Donald Trump a taxé jeudi 11 janvier 2018 les pays africains et Haïti de « pays de merde » et depuis, les réactions se multiplient au plus haut niveau : le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a dénoncé des propos racistes choquants et honteux. Et en Afrique, les uns après les autres, les gouvernements dénoncent à leur manière des mots outrageants.
La colère des pays africains s’illustre sur les réseaux sociaux, et par des gestes diplomatiques. Au Sénégal le président Macky Sall en personne a réagi sur Twitter. Il se dit choqué et condamne vigoureusement les propos de Donald Trump : « L’Afrique et la race noire méritent le respect et la considération de tous… », écrit-il, un désaveux que le Sénégal a signifié à l’ambassadeur américain à Dakar également. Le Botswana a aussi convoqué l’ambassadeur américain pour protester contre des propos « irresponsables », « et répréhensibles ». Gaborone va plus loin et demande à Washington de clarifier sa position et de dire si le Botswana est perçu comme un « pays de merde ».
En Afrique du sud, c’est l’ANC, le parti au pouvoir qui s’est prononcé en qualifiant les propos du patron de la Maison Blanche « d’offensants ».
A l’ONU, les ambassadeurs du groupe africain ont exigé vendredi, dans un communiqué au langage très fort, « rétractation » et « excuses » au président américain Donald Trump, condamnant ses « racistes ». Le groupe des ambassadeurs africains à l’ONU est extrêmement choqué et condamne fermement les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes du président des Etats-Unis telles que rapportées par les médias, a déclaré au micro de RFI la représentante du Ghana. [Le groupe] exige rétractation et excuses [et] est inquiet de la tendance continue et grandissante de l’administration américaine vis-à-vis de l’Afrique et des personnes d’origine africaine, à dénigrer le continent et les gens de couleur. »
Au Soudan du Sud, le gouvernement parle de « déclaration scandaleuse » alors que l’Union africaine déplore des remarques « blessantes et dérangeantes ».
Quant au Togo, pays africain à avoir soutenu la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale, c’est l’opposition qui s’insurge. Sur Twitter, elle se saisit de la formule choc de Donald Trump pour dénoncer la mauvaise gestion du président Faure Gnassingbé.
RFI