Un projet d’exploitation minière suscite de vives tensions dans la jeune sous-préfecture de Beoué zibiao dans le département de bangolo (ouest). Un projet rejeté par la population qui a manifesté son mécontentement au travers de différentes actions de protestation début septembre dernier.
Interpelé par les siens, le député de la circonscription du grand zibiao, l’honorable Simon Doho a pris le dossier à bras le corps. A cet effet, le porte-voix de la population a réuni à sa résidence d’Abidjan les cadres et Présidents de mutuelles pour une analyse de près. Invité pour mieux expliquer le projet aux cadres et élus, le sous-préfet Gouety Bi Léger a brillé par son absence. Et pourtant, l’autorité avait donné son accord et choisi la plage horaire en fonction de son calendrier.
Dans une note transmise au préfet du département de Bangolo dont notre rédaction a eu copie, Simon Doho et les cadres du canton zibiao ont demandé l’arrêt immédiat dudit projet pour plusieurs raisons: « les éléments contenus dans l’avis de création d’une succursale à Beoué zibiao de la société scoops-coomici (société en charge de l’exploitation) font clairement apparaître des conflits d’intérêts; de plus, la procédure de l’enquête de Commodo et d’incommodo engagée par le sous-préfet ne respecte pas les règles en la matière (le commissaire enquêteur nommé est un membre de la société en charge de l’exploitation et non un fonctionnaire de la sous-préfecture). L’absence d’informations détaillées sur le projet aux populations ainsi qu’aux cadres de la sous-préfecture, l’absence totale d’informations sur l’impact économique, environnemental pour les populations sans oublier que le processus de mise en œuvre du projet est globalement mal préparé et non structuré d’une part. D’autre part, la trop grande implication personnelle du sous-préfet qui selon les villageois hébergerait les représentants de l’entreprise pendant leur séjour », indique la correspondance portant la signature du député du grand zibiao.
Les élus et cadres de la sous-préfecture de Beoué zibiao ont demandé au vu de ce qui précède au préfet du département de bangolo l’arrêt immédiat de toutes les démarches entreprises par le sous-préfet et la société scoops-coomici. Pour eux, le projet tel que conduit, ne respecte nullement les rudiments élémentaires en matière de gestion de projet en terme de sensibilisation préalable, d’information sur les objectifs, les intérêts ainsi que les risques pour les populations qui aspirent à un développement durable. De plus, ce projet réalisé dans les conditions actuelles contribuerait fortement à affaiblir la cohésion sociale dans les villages du canton zibiao. Simon Doho promet en liaison avec les cadres de sa circonscription prendre contact à nouveau avec Gouety Bi Léger pour établir un nouveau cadre de concertation.
Si les activités de la société scoops-coomici ont connu un arrêt depuis les dernières manifestations de mécontentements de la population début septembre dernier, l’on note cependant la présence des orpailleurs clendestins dans plusieurs villages de du département de Bangolo dont Beoué zibiao. Une présence clendestine confirmée par Gouety Bi Léger en personne qui dit « subir de fortes pressions » de la part de ces derniers. Cette présence des orpailleurs fait craindre une situation d’insécurité à la population.
Francioly TIMBO