Le secrétaire national adjoint du front populaire ivoirien (FPI) chargé de l’organisation des manifestions Bilaud Zéréoué Daniel était ce week-end dernier à Béoué- Zibiao, dans le département de Bangolo (ouest) où il a présidé la cérémonie d’investiture du bureau de la fédération des jeunes de cette sous- préfecture. L’homme, en marge de cette rencontre s’est confié à notre micro pour faire le tour de l’actualité nationale.
Selon Bilaud Zéréhoué, le front populaire se porte très bien sur le terrain. Il a fait la synthèse de la dernière fête de la liberté célébrée en avril dernier à Duekoué. Le natif de Goya a affirmé que le président Laurent Gbagbo au travers de ce grand rassemblement a voulu rendre hommage au peuple Wê. « Vu la crise, les assassinats, les tueries, les atrocités, le génocide dont ce peuple a été l’objet il était important pour lui de rendre hommage à ce peuple. Le peuple Wê a voulu en retour lui réaffirmer sa fidélité. C’était aussi pour dire au président Alassane Ouattara que le front populaire (FPI) est toujours vivant et débout », a t- il déclaré.
Selon notre interlocuteur, Laurent Gbagbo qui vit aujourd’hui à Bruxelles en liberté conditionnelle après huit ans passés au pénitencier de la cours pénale internationale (CPI), a engagé son parti, le FPI sur le chemin de la réconciliation nationale dont il en fait sa priorité. Et c’est dans cet élan de recherche de la paix qu’il a rencontré le président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié dans le but « de sauver la côte d’ivoire ». Parlant de cette rencontre entre ces deux grandes figures de la politique ivoirienne, Bilaud Zéréhoué a fait des précisions et des révélations. « Pour l’instant on ne parle pas d’union, ni de plateforme, c’est une lutte pour la réconciliation en Côte d’Ivoire. C’est un rapprochement de réconciliation. Nous avons tendu la main au RDR (le parti du président Ouattara), mais ils ont peur de s’approcher. Parce que vu le mal qu’ils ont commis, vu le mal qu’ils ont fait aux ivoiriens ils ont peur de s’approcher du FPI. Dites-leur que le FPI n’est pas rancunier. Laurent Gbagbo n’est pas rancunier, nous sommes un parti de paix, Pour l’intérêt des ivoiriens nous devons tourner la page », a ajouté Daniel Bilaud Zéréhoué.
Répondant à un quotidien proche du pouvoir, le secrétaire national adjoint chargé de l’organisation des manifestations du front populaire ivoirien a réaffirmé que son parti et le PDCI entreprendront des tournées de réconciliation conjointes dans les prochains jours sur l’étendue du territoire national. « Le PDCI est prêt à faire la tournée de la réconciliation avec nous. Cette tournée est réelle il n’y a pas de doute les jours à venir vous allez le constater. On ne peut pas parler d’élections présidentielles de 2020 sans parler de la réconciliation. Ce qui préoccupe le président Laurent Gbagbo c’est la réconciliation des ivoiriens. Tenez vous bien, s’il n’ya pas de réconciliation est ce que le FPI peut aller faire la campagne au nord ? Aujourd’hui il y a tout un flou dans l’esprit de nos frères du nord, nous devons les rassurer. Sans la réconciliation il ne peut pas avoir des élections vraies. Nous ne voulons plus tomber dans ce qui s’est passé en 2010 c’est pourquoi nous voulons parler de réconciliation d’abord. C’est un passage obligatoire pour les ivoiriens », a t- il indiqué.
Intervenant sur la loi portant organisation de la commission électorale indépendante (CEI), Bilaud Zéréhoué Daniel s’est voulut très claire. Pour lui cette loi est confligène. Selon lui, l’ex- vice président du FPI, Aboudramane Sangaré avait demandé au pouvoir des discussions inclusives sur la commission électorale. Mais le pouvoir aurait préféré plutôt coudre un habit à sa mesure pour l’imposer aux ivoiriens. « Nous allons combattre cette loi. C’est un n’zassa (ndlr : pagne multicolore) qui a été cousu par le pouvoir. Cette CEI la, nous allons la combattre. Sangaré a demandé des discussions avec le pouvoir sur la commission électorale indépendante, ils ont refusé et aujourd’hui ils ont cousu un habit à leur mesure. Le FPI et EDS ne se reconnaissent pas dans cette CEI. Nous allons combattre cette CEI jusqu’à sa dernière énergie pour qu’elle soit changée. On ne peut pas accepter cela. On les regarde pour le moment, ce qui nous préoccupe pour l’instant c’est la réconciliation du peuple de Côte d’Ivoire », a t- il conclut.
Emmanuel Goun