Le bras droit d’Henri Konan Bédié, Jacques Mangoua, président du Conseil régional du Gbêkê (Bouaké) et vice président du PDCI-RDA a comme un vulgaire bandit, été jeté au camp pénal de Bouaké le lundi 30 septembre 2019, après 3 jours passés en garde à vue dans les locaux de la compagnie de gendarmerie. Braman Koné, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Bouaké a rendu l’information officielle à l’occasion d’une conférence de presse ce même lundi.
« Le samedi 21 septembre 2019, il a été découvert à la résidence de M. Jacques Mangoua, président du Conseil régional de Gbêkê sis à N’Guessankro ( nouvelle sous préfecture de Béoumi, ndlr), 991 munitions de guerre de 7,62 mm, 49 munitions de fusils de type calibre 12 et 40 nouvelles machettes » a fait savoir le procureur, précisant que la découverte a été faite par Kouakou Yao Laurent dans l’arrière-cour de Mangoua.
« Nous nous sommes donc posé la question de savoir comment ces objets ont pu être déposés dans la niche qui est à l’intérieur de la cour et située à environ 20 mètres de la clôture d’autant plus que le détenteur des clés a affirmé n’avoir pas permis à une tierce personne d’avoir accès à l’intérieur de la cour », a ajouté l’homme de loi qui a rappelé que les perquisitions effectuées dans le mois de mai, suite à l’affrontement communautaire de Béoumi, n’avaient pas permis de retrouver les armes utilisées.
Pour lui donc, ces armes sont liées à ces événements qui avaient fait 16 morts et une centaine de blessés à Béoumi dans le mois de mai 2019. C’est donc sans gène qu’il a déclaré disposer désormais d’ éléments nécessaires pour ouvrir un procès devant le tribunal correctionnel contre Mangoua suivant la procédure de flagrant délit. Concluant qu’il appartient au mis en cause d’apporter les preuves de ce qu’il n’est pas le propriétaire des objets saisis à son domicile
Interrogé par PDCI 24 TV, Amani Moïse, chargé mission du mis en cause qui était tous ces derniers temps avec le mis en cause, soutient que c’est une cabale politique qui est monté contre son patron. » Le samedi 21, au petit matin, le garçon chargé de l’entretien de la résidence (de Mangoua), comme d’ordinaire est allé mettre en marche le chateau d’eau qui alimente la résidence et le village ( se situant donc dans la cour du mis en cause). C’est alors qu’il a découvert des colis suspects et sachets noirs contenant des objets, derrière la pompe qui alimente le chateau et deux autres colis emballés dans des sacs, disposés contre le mur. Il a donc tenté de voir et il s’est aperçu qu’il y avait des balles , des munitions. Aussitôt il a alerté le chef du village. Les villageois sont allés sur le lieu pour constater. Le chef a alerté la gendarmerie. Mais avant, il a remonté l’information au président (Mangoua) pour lui annoncer ce qui venait d’être découvert à son domicile. Le président a appelé le commandant de brigade de la gendarmerie pour lui donner l’information, il a appelé également le préfet de Beoumi, il a joint également le procureur pour signaler ce qui venait d’être découvert en son domicile » a-t-il d’emblée fait savoir avant de reveler que lorsque les gendarmes se sont rendus sur les lieux pour vérifier l’information, ils ont fait le constat que la cloture a été escaladée étant donné qu’il y avait des traces de pas derrière la cloture.
D’ailleurs, a-t-il ajouté, pour corroborer leur constatations, les gendarmes ont sollicité les services d’un photographe qui a fait des prises de vue. Précisant que le dépouillement fait par les gendarmes révèle qu’il n’y a pas eu d’armes de guerre comme le faisait savoir la rumeur dans la région, mais plutôt 40 machettes neuves non aiguisées et plusieurs munitions de calibre 12 et de kalachnikov.
« Contrairement à ce qui se passe, c’est le président qui ayant été saisi, a informé la gendarmerie et le procureur de cette découverte à son domicile » a fait savoir Amani qui ajoute que son patron aussitôt saisi devrait porter plainte depuis Abidjan où il réside mais sur insistance du procureur qui le lui demandait, il est monté sur Bouaké, déposer effectivement cette plainte.
C’est dans l’attente donc de la suite de cette affaire que Mangoua Jacques a été informé par son chef du village de ce qu’il était invité à répondre à une convocation au bureau du procureur. Présent avec son patron à la convocation que le procureur a finalement préféré dans les locaux de la compagnie de gendarmerie, le chargé de mission raconte: « Nous y étions. Il lui ( Mangoua) a été demandé s’il voulait se faire entendre devant un avocat. Il a dit « oui ». Séance tenante le substitut procureur ( qui représentait le procureur absent à cette convocation) est sorti avec les gendarmes pour se concerter. J’ai suivi, il a passé des coups de fils et il est revenu. Il était déjà 19h30 passé. Il est venu signifier au président (Mangoua) que ce jour la, si son avocat ne venait pas, il passerait la nuit en garde a vue. L’avocat est venu mais le substitut qui s’était entre temps retiré est resté injoignable jusqu’à ce jour ».
Pour Me Simon Brou, l’avocat du président du conseil régional, cette situation est d’autant plus surprenante que c’est le mis en cause qui en a prévenu le procureur de la République. Mais le procureur a soutenu n’avoir jamais été joint par le mis en cause, ni n’avoir jamais reçu une plainte de ce dernier. Il a même ajouté s’être rendu sur les lieux de la découverte et n’avoir vu aucune trace extérieure.
Le jeudi 3 octobre, le cadre du PDCI-RDA qui de par son leadership a fait gagner Alassane Ouattara dans sa région et fait du ministre Sidy Touré, le député de Béoumi, devrait être présenté au juge d’instruction . Si ce dernier suit le procureur dans ses convictions résonnent plus politique que judiciaire, ce serait une longue peine de prison pour celui qui est parvenu à arracher la région de Bouaké au RDR et au RHDP
Blaise BONSIE