La ministre de l’Assainissement et de la Salubrité, Anne Désiré Oulotto, également fille du pays Wê et présidente du conseil régional du Cavally semble bien secouée par sa sortie du samedi 4 mai 2019 à N’Douci lors de la célébration de la 27e édition de l’opération grand ménage.
« Je ne saurai partir d’ici sans saluer mes parents Wê. Vous avez choisi de vivre ici, et vous êtes heureux ici. C’est cette ambiance que j’essaie de partager et de renforcer en pays Wê. Pour que les populations qui vivent chez nous aussi vivent bien. Pour qu’il y ait entente et la fraternité entre les peuples de la Côte d’Ivoire, il faut entretenir cette flamme de la paix, ici à N’Douci avec nos frères et sœurs ivoiriens et non ivoiriens qui vivent ici. Je suis membre du gouvernement, et le gouvernement travaille à la réconciliation. Arrêtez d’utiliser le peuple Wê comme fonds de commerce ! Nous sommes un peuple digne. Il n’y a jamais eu de génocide Wê en Côte d’Ivoire. C’est une honte pour une femme politique d’utiliser une tribune politique pour mentir à la nation et au monde. Si un peuple Wê avait été victime de génocide, je ne serais pas en vie, parce que je suis Wê. Faisons la politique de la paix, du rassemblement et du développement ! Faisons la politique de la cohésion ! La politique du vivre ensemble ! Tirons les leçons du passé ! Si chacun veut chercher des poux dans les cheveux de l’autre, il trouvera des poux » avait-elle en effet dit en réponse voulait-elle, à Simone Ehivet Gbagbo qui à l’occasion de la fête de la liberté de son parti, le FPI, le 26 avril, à Duékoué avait dénoncé la tuerie massive des populations Wê lors de la crise post-électorale en mai 2011. Mme Gbagbo avait qualifié de génocide, ces tueries menées par les milices de l’actuel pouvoir en Côte d’Ivoire.
Les réactions contre cette sortie ont fusé de tous les coins du monde à travers les réseaux sociaux, qualifiant la ministre de fille indigne. Face au lynchage dont elle était l’objet, la ministre Oulotto a invité les élus, cadres et chefs traditionnels du pays Wê vivant à Abidjan à une rencontre à l’hôtel de ville d’Abidjan le jeudi 9 mai 2019, de 13 à 16 heures.
Seuls quelques chefs et cadres ont répondu à son appel. Notamment, Oulaï Madeleine, les maires de Guiglo, Bloléquin et Taï, le député de Toulepleu, le Sénateur Sah Evariste de Bangolo et la député Fanizara Touré de Duékoué.
A ses hôtes, elle a essayé de faire comprendre que ses propos ont été sortis de leur contexte. C’est pourquoi, par cette rencontre, elle voulait préciser si nécessaire son idée et appeler les parents dans les villages à ne pas se laisser instrumentaliser par certains politiques. « Ce sujet est très sensible et nous ne devons pas le politiser. Les Wê ont été victimes de crime contre l’humanité et non de génocide » a-t-elle tenté de s’expliquer.
En retour, les cadres et chefs présents lui ont dit leur soutien avant de l’inviter à faire une tournée dans la région pour expliquer ce qu’elle voulait dire aux parents.
Gouza Nahounou, militante du RHDP qui vit en France et séjourne en ce moment en Côte d’Ivoire a été présentée à cette rencontre comme la représentante des Wê de la Diaspora. Un véritable mensonge qui fait marrer la communauté Wê à Paris.
Tidiane HOULA