L’opposition ivoirienne a fait, vendredi 8 août, au siège du PDCI à Cocody, une déclaration commune pour interpeller le gouvernement sur la nécessité de créer les conditions d’une élection présidentielle inclusives, transparente et sans violence en 2025. La déclaration a été lue par Simone Ehivet Gbagbo, présidente du Mouvement des Générations Capables( MGC). Elle avait autour d’elle des représentants de 10 autres partis politiques dont le PDCI de Tidiane Thiam, le PPA-CI de Laurent Gbagbo, le FPI d’Affi N’Guessan, le GPS de Guillaume Soro, le COJEP de Charles Blé Goudé et des leaders d’organisations de la société civile.
« Le présent point de presse commun vise deux objectifs essentiels. D’une part, il s’agit d’afficher ensemble notre volonté commune de
construire un groupement uni, solide pour obtenir des réformes en
profondeur du système électoral. Cette unité des partis politiques et des
organisations de la société civile, tant souhaitée par la majorité des populations ivoiriennes, est une nécessité impérieuse pour sortir
définitivement des crises électorales aux conséquences tragiques.
D’autre part, nous sommes ensemble devant vous ce jour pour affirmer
notre désaccord relativement au processus électoral tel qu’engagé
actuellement, de façon générale et en particulier pour dénoncer
l’opération de révision de la liste électorale telle qu’elle est annoncée par
la CEI », a situé Simone Gbagbo.
La Côte d’Ivoire doit organiser en 2025 une élection présidentielle. Le groupement des partis politiques de l’opposition et les associations de la société civile se disent mobilisés pour assurer que cette élection
se tiendra sans violence. Et ce après toutes les crises électorales que le pays a
connues. Des crises liées en grande partie à un système électoral jugé défaillant.
Le groupement des partis politiques et associations de la société civile dénonce la démarche unilatérale adoptée par la commission chargée des élections. Il l’accuse de conduire le processus avec une
sorte de passage en force: l’actualisation presqu’en catimini de la cartographie électorale, la
programmation à tâtons de l’installation des commissions électorales et maintenant l’annonce de l’opération de révision de la liste électorale qui devrait avoir lieu du 30
septembre au 31 octobre 2024. Un délai jugé très court pour inscrire des millions de nouveaux majeurs et de ceux qui étaient absents de la liste électorale.
La déclaration commune rappelle que la population ivoirienne qui a l’âge de voter était de 12 593 428 en 2021. Avec un taux de croissance moyen annuel de près
de 3%, le nombre d’Ivoiriens en 2024 de plus de 18 ans et donc en âge de voter
et qui devrait figurer sur la liste électorale est estimé à plus de 13 millions de
citoyens. Et quand on sait que trois années se sont écoulées de 2021 à 2024 et que
par conséquent la population électorale actuellement de 8 012 424 d’inscrits a
forcément augmenté, le minimum de nouveaux électeurs que l’on est en droit
d’attendre de l’opération de révision de la liste électorale est de 5 millions de
personnes. Leur inscription ne peut pas se faire objectivement et techniquement en un mois. C’est pourquoi, l’opposition unie propose que la révision de la liste électorale se déroule jusqu’à trois mois avant la présidentielle, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mois de juillet 2025.
« Nous avons le devoir d’éviter que beaucoup de nos
concitoyens ne puissent pas s’inscrire sur la liste électorale à cause du délai
artificiel que leur impose la CEI », dit l’opposition unie.
Aussi en appelle-t-elle à un cadre de concertation avec la CEI pour la programmation, des modalités d’organisation et de financements de ces opérations préélectorales et à un dialogue inclusif avec le gouvernement afin d’aboutir à des reformes électorales nécessaires et consensuelles. Le tout afin d’éviter au pays de nouvelles élections mouvementées et meurtrières.
Dan Opéli