Le samedi 3 aout a la cérémonie de passation de charges entre Mgrs Jean-Pierre Kutwa et Ignace Bessi Dogbo a été une opportunité pour le premier, d’assener ses vérités aux leaders politiques d’Afrique et plus particulièrement de Côte d’Ivoire, champions dans la confiscation du pouvoir.
Le message de Mgr Jean-Pierre Kutwa
L’adresse de fin de semaine en Côte d’Ivoire a été très abrupte, sans aucune complaisance à l’égard de qui que ce soit. Ainsi juste après le protocole, il a débuté par la boutade suivante : « Il faut savoir partir ». Avant d’ajouter que « Si les bourgeons ne partaient pas, si la saison des pluies boudait la saison sèche, il n’y aurait ni fruit ni feuillage ». Un message très connoté suivi de celui du Fils de l’Homme qui est encore beaucoup plus explicite : « Il vous est utile que je m’en aille ». Une métaphore du fils de la Vierge Marie que Mgr Jean-Pierre Kutwa a tenté d’approfondir en ces termes suivants : Il faut donc savoir partir. Partir comme les saisons qui se succèdent. Partir pour faire place à un autre, plus vigoureux et plus jeune, certes, mais pas moins doté de qualités qui ne demandent qu’à être mises au service de tous », a-t-il affirmé. En clair, a-t-il dit, « Il faut partir finalement afin que l’on puisse également éprouver et offrir son utilité. Partir pour ne pas agacer, partir pour éviter que l’amour se transforme en haine ».
Le contexte de ce sermon qui fait le buzz sur la toile
Ce sermon survient dans un contexte politique très précis en Afrique, avec ses effets dominos de contagions dans les prolongements de mandats présidentiels avec leurs corolaires de crises soldées par des pertes en vies humaines et des destructions de biens publics et privés. En effet, usant parfois de subterfuge, certains leaders politiques s’accrochent toujours au pouvoir, tout en violant au passage les principes sacro-saints de la démocratie tant adorée de surface par eux et leurs soutiens inconditionnels d’ici et d’ailleurs.
L’exemple de Mgr Jean-Pierre Kutwa, un vrai cas d’école dans le monde
Tout comme son Maître, le Christ qui a su partir à temps, Mgr Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan de mai 2006 à mai 2024, avant de partir, avait soumis sa démission au Souverain Pontife depuis le 22 décembre 2020 pour « raison d’âge ». Une culture de la démission que l’homme de Dieu enseigne et inculque en même temps aux leaders politiques africains et plus particulièrement à ceux de son pays, la Côte d’Ivoire qui caresseraient déjà en secret, de relever le record Guiness de longévité dans la gestion du pouvoir d’État.
Mgr Jean-Pierre Kutwa sera-t-il dès lors entendu, par tous, ici comme ailleurs ?
Bien malin qui pourra répondre à cette question sur les bords de la lagune Ébrié où le débat sur le record Guiness politique fait rage, la veille des élections présidentielles d’octobre 2025, avec la plaidoirie du RHDP de voir Alassane Ouattara briguer un 4e mandat enveloppé magistralement par le concept de « 2e mandat de la récente République ivoirienne ».
Nunva Pierrot