Le 14 juillet 2024, M. Laurent Gbagbo, l’ex-Président Ivoirien vainqueur de la CPI et candidat du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) était à Bonoua où il a animé un meeting au cours duquel il a ouvert ses bras pour la formation d’une coalition politique très forte dans le but de dégager démocratiquement le régime en place en 2025. Ce, dans un contexte où le régime en place conteste vivement son éligibilité à la future présidentielle d’octobre 2025. Mais loin d’être un simple rassemblement, sa présence à Bonoua à la place mythique Kadjo Amangoua est révélatrice de sens.
C’est à Bonoua, à la place Kadjo Amangoua, figure de proue dans la résistance des Ivoiriens contre la pénétration française que Laurent Gbagbo s’est prononcé à nouveau, 34 ans, jour pour jour après son meeting du 14 juillet 1990, dans son même costume d’opposant politique. Le choix du lieu n’est donc pas né ex-nihilo. En effet, sur la terre natale de Kadjo Amangoua déporté au Gabon pour son opposition à la pénétration coloniale tout comme l’Almamy Samory Touré, le Woody de Mama est revenu pour relancer sa conquête du pouvoir d’État, là où elle avait commencé et finit par aboutir en 2000 à son accession à la Magistrature Suprême. Mais bien handicapé par l’absence très remarquée à ses côtés de son ex-côte de faiblesse, Gbagbo, tout comme le fils de Sogolon Kédjou dans l’Empire Mandingue est loin de lâcher prise. C’est pourquoi depuis Bonoua, sa parole a à nouveau dominé le souffle du tonnerre en appelant à la formation d’une dynamique coalition à la française, pour dégager le régime RHDP en 2025. « Je lance un appel au rassemblement, un appel à toutes les forces politiques, à tous ceux qui comme nous pensent que ce gouvernement ne doit plus être là, de venir et ensemble, nous allons travailler. J’ouvre mes bras »; avait-il lancé devant ses partisans.
Laurent Gbagbo, le Soundjata ivoirien est debout, pour aller jusqu’au bout comme à la CPI. Après moult humiliations et exile forcé, il a démontré sa ferme volonté de reconquérir le pouvoir d’État, sous-estimant au passage ses démêlés juridiques locales qui selon lui sont taillés sur mesure comme veste écossaise pour un Noir cousue à l’aide d’un vieux tissu. Comme le disait si bien M. Francois d’Assise Graourou, cadre du PPA-CI, « qui a vaincu la justice internationale ne doit jamais avoir peur de la justice locale ».
Nunva Pierrot