Le vendredi 22 décembre, le Ministre Tidjane Thiam, 61 ans, a été élu président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à l’issue d’un congrès extraordinaire organisé à la fondation Félix Houphouët-Boigny, à Yamoussoukro. L’ex-patron de Crédit Suisse a recueilli 96,48% des voix. Bien que son élection mette une véritable croix sur le vide juridique au PDCI-RDA avec son corollaire d’intérim, de véritables chantiers restent encore à bâtir par le petit neveu d’ Houphouët-Boigny: la remobilisation des militants, la question de la paix et de la cohésion sociale et la réimplantation du plus vieux parti sur le plan national, non sans chercher toutefois à entendre son aura positive sur le plan national.
La remobilisation des militants du PDCI-RDA, l’une des principales priorités de THIAM après feu Bédié
Au PDCI-RDA, le Président Bédié a su dignement tirer le rideau politique en oeuvrant constamment de son vivant pour maintenir la flamme militante durant ces décennies d’écartement forcé du pouvoir d’État du fait du coup fatale porté par le Père Noël en 1999 à son régime.
Succédant à feu Bédié, le Ministre Tidjane THIAM, le désormais père de la Cour très verte de l’arène politique ivoirienne se doit de battre le rappel des troupes, en améliorant et/ou en déconcertant au besoin et par endroit, certaines délégations en vue de mieux véhiculer sa vision nouvelle de son parti politique, le PDCI-RDA. Un rappel des troupes qui n’aura de poids considérables ou de force d’action politique que dans la paix et la cohésion sociale interne car un vrai leader ne fait jamais cavalier seul.
La paix et la cohésion sociale, deux linges sales à vite blanchir en interne
La stratégie idoine trouvée par le Président Bédié a consisté en son temps, en la promotion des jeunes face à la montée incessante des grognes de cette franche majoritaire de la population, pilier numérique au PDCI-RDA. À la suite de son prédécesseur, le président THIAM se devra de souder les murs de sa « République politique », en ramenant tous les meubles pour les engager autour d’un et unique projet, l’idéal commun : la victoire à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Pour ce faire, panser les plaies externes et internes des uns et des autres, polir les murs tordus de sa » République politique » puis inviter les « guerriers » à changer leurs fusilles d’épaule seront les vrais « Baras » de TiThi afin d’éviter l’envol des tisserands vers les restaurants et les sons très audibles mais discordants des Anciens. Toutes choses qui lui ouvriront inéluctablement le grand boulevard de la réimplantation du parti septuagénaire sur le plan national.
La réimplantation du PDCI-RDA, le troisième défi majeur à relever sous TiTi
À ce niveau, le nouveau découpage politico-administratif interne corroboré par les nominations de 14 Hauts représentants spéciaux du Président du PDCI-RDA se veut déjà un bon début d’exercice. Toutefois, dans un contexte socio-économique national marqué par la paupérisation grandissante des populations, en dépit des chiffres soviétiques révélés ça et là, signes de la très bonne santé de l’économie nationale, TiThi devra sortir de l’implantation verbale, folklorique pour innover en soutenant les initiatives d’autonomisation de ses militants pour éviter qu’ils soient tentés un jour de s’ introduire aussi, au restaurant comme Jeannot et bien d’autres… Une préoccupation majeure posée par les militants de la délégation communale de Guiglo, lors de sa récente activité marquant sa rentrée politique en 2024.
Extension de son aura internationale de très bon gestionnaire au plan national, le dernier grand défi majeur à relever par TiTi
Polytechnicien, M. THIAM, l’ex-Ministre du plan et du développement sous le Président Bédié est un homme très connu dans le milieu des affaires et des finances dans le monde, plus particulièrement en Occident Très peu connu des Ivoiriens, surtout ceux des années 2000 à nos jours, génération des nouveaux majeurs, « la génération pressée-pressée », TiThi se devra d’aller à leur rencontre pour des échanges de type « be to be ». Ici, en plus des différentes tournées dans les différents Districts, des rencontres sectorielles pourraient donc avoir droit de cité et gain de cause pour mieux se laisser découvrir par cette jeunesse qui de lui, attend assez dans l’espoir de sortir de l’imbroglio socio-économique actuel toujours quantifié en plusieurs centaines de milliards sans effets conséquents directs sur le cours de leur vie et les contraint aux voyages clandestins sur mer, le tête farcie de delirs chimériques.
En sommes, le Ministre THIAM, le président du PDCI-RDA a deux avantages majeurs sur tous les animateurs de la classe politique Ivoirienne, ses adversaires : avoir fait sainement ses preuves dans les finances internationales et n’avoir jamais été mêlé à toutes les crises qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire depuis 1999 jusqu’en 2024. Dès lors, l’exploitation judicieuse de cette double chance pourrait lui ouvrir aisément la route du Palais Présidentiel en octobre 2025 et les cœurs des Ivoiriens, seuls vrais juges des élections, malgré les lourds suspicions qui pèsent toujours sur la partialité des compteurs des voix électorales.
Nunva Pierrot