Après plus de 8 mois d’interruption, le procès de la cour pénale internationale qui se tient à La Haye contre le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé, accusés tous deux de crimes contre l’humanité reprend le lundi 1er octobre 2018. Une reprise qui eu égard à l’insignifiance des preuves présentées par l’accusation, se présente comme un véritable espoir pour la libération dans les toutes prochaines semaines de l’ex président et son ministre. Ces derniers en sont si conscients qu’ils n’ont pas manqué de prendre des précautions afin d’être fin prêts ce jour où par le biais de leurs conseils, ils viennent plaider pour l’acquittement.
Le ministre Charles Blé Goudé s’est à cet effet accordé une sorte de ‘’mise au vert’’, s’interdisant toute visite jusqu’à la reprise. « Effectivement, pour mieux se concentrer sur le procès, le ministre a interrompu toute les visites (…) Il a fait une exception pour Michel Gbagbo qui représente tout de même un symbole (…) » nous a confirmé l’un de ses proches.
Depuis l’annonce en effet de la nouvelle donne de ce procès marqué désormais par une possibilité d’acquittement précipité des deux accusés, Charles Blé Goudé a multiplié les rencontres de travail avec ses avocats qui seront d’ailleurs tous présents à l’ouverture de l’audience du lundi. Sa nouvelle stratégie est que chaque avocat aura désormais son ‘’angle d’attaque ‘’ en fonction des chefs d’accusation. Il a à cet effet distribué les rôles. Ainsi, pour convaincre aisément les juges de son innocence, chacun de ses avocats interviendra sur un chef d’accusation bien précis.
Les 27 et 28 septembre dernier, dans la prison de Scheveningen, a eu lieu la plus importante de ces séances de travail qui a vu la présence de l’ensemble des avocats autour du ministre Charles Blé Goudé. Il était surtout question pour eux de s’assurer qu’aucun élément ne leur échappe à 48 heures du procès.
Leur plan de travail, outre cette méthode qui ‘’spécialise’’ désormais les avocats, il se murmure une possible intervention de Blé Goudé lui-même lors de cette audience.
Gbagbo et Blé Goudé sont poursuivis depuis 2011 pour meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains commis lors de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire suite à la présidentielle de 2010
Tidiane HOULA