Les auteurs de 3000 morts et de bien d’autres victimes de la crise post-électorale d’octobre 2010 au 11 avril 2011 courent toujours, dans la nature, libres de tous leurs mouvements, du fait nul doute, de la complaisance des Procureurs de la Cour Pénale Internationale (CPI) à leur égard. Mais pourquoi un tel relâchement subit dans le traitement de ce dossier par les Procureurs de la CPI matérialisé récemment par la fermeture de leur représentation en Côte d’Ivoire ? Si des deux camps au conflit l’un, c’est-à-dire celui de Gbagbo a été acquitté, à quand la poursuite de l’autre camp, celui d’Alassane Ouattara, actuel Président de la République de Côte d’Ivoire ?
Dans une vidéo frappante, Germain Séhoué, journaliste et écrivain ivoirien, interpelle la Cour pénale internationale (CPI) pour partialité présumée dans le jugement des crimes de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire en 2010-2011.
Ainsi devant un « Haut Tribunal de la Conscience collective fictif », il accuse les Procureurs Fatou Bensouda et Karim Khan de trahison de leur serment de Magistrat, exigeant la justice pour tous les citoyens victimes et, des condamnations exemplaires, pour tous les citoyens les coupables.
Contexte d’une crise dévastatrice en Côte d’Ivoire
En 2010, la Côte d’Ivoire a été secouée par un conflit meurtrier entre les partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara, causant plus de 3 000 décès. La CPI, saisie par les nouvelles autorités, a rapidement transféré Gbagbo à La Haye, où il a passé huit ans avant d’être acquitté avec Charles Blé Goudé, faute de preuves contre eux.
Des promesses non tenues vis-à-vis des victimes, du peuple ivoirien, des africains et de la communauté internationale
L’acquittement de Gbagbo laissait espérer des enquêtes sur le camp Ouattara, mais, selon Séhoué, ces enquêtes n’ont jamais eu lieu. Aucun proche du pouvoir n’a été inquiété, alors que la CPI, en fermant son bureau en Côte d’Ivoire, laisse des milliers de victimes sans justice. Séhoué y voit une « trahison » de l’idéal de justice internationale au vue et au su de tous.
La crédibilité de la CPI en jeu, dans le monde
Pour Séhoué, la CPI aurait bafoué les principes d’impartialité stipulés par le Statut de Rome, notamment ceux qui exigent des enquêtes équitables et indépendantes, quel que soit le camp impliqué. Son appel pour une condamnation à perpétuité des procureurs Fatou Bensouda et Karim Khan repose sur une conviction : sans justice équitable, la sécurité de l’humanité est compromise.
La vidéo de Séhoué résonne comme un appel à la conscience collective mondiale, pour que les victimes ivoiriennes de la crise trouvent enfin, une justice véritable, pour que reposent ainsi définitivement, les âmes de toutes ces 3000 personnes mortes.
Nunva Pierrot