Une centaine de fois que le tintement de la cloche de l’église annonce des décès des partisans de Laurent Gbagbo. Cette fois, c’est l’ex-animateur, puis directeur de la radio Fréquence 2 qui s’ajoute à la longue liste des Ivoiriens morts à l’exil pour leurs accointances avec l’ex-président ivoirien.
C’est fait. Paul Dokui repose désormais aux côtés de ses frères de lutte Bohoun Bouabré, ancien ministre d’Etat décédé en Israel, Gnan Raymond, ancien maire de Facobly décédé au Togo ainsi que la pléade de partisans de Laurent Gbagbo tombés au Ghana. Ce sont Diagou Gomon, ancien maire de Cocody, Atsé Jean Claude, cadre du PDCI, colonel Koulai, militaire n°2 du CECOS, commissaire Gnahoua Kabila, colonel Ahoma, ex-militaire au BASA, Bana O, ex-agent des Douanes, Winlé Félix, ex-membre du protocole du Président Gbagbo, Gadoh Marguerite, mère de Laurent Gbagbo, Mamadou Ben Soumahoro, ancien directeur général de la RTI, Déhé Gnahou, ex-député de Duékoué. Derrière ces célèbres arbres, se cache une forêt d’illustres inconnus morts dans les camps d’Ampin, Egyekrom, Fatentat (El Mina)…
L’étiquette pro-Gbagbo sur le front, tous ont décidé de porter leurs croix en lieu et place de revenir au pays sous le prétexte fallacieux de la réconciliation conduisant au grand pénitencier d’Abidjan. Le cas Assoa Adou en est une illustration parfaite, l’erreur à ne point commettre. Le gel des avoirs et la précarité de vie constituent le coup de pied dans la fourmilière qui conduit cette escalade de décès.
Pendant ce temps, le régime Ouattara reste de marbre. Il n’y a nullement peril en la demeure car, à en croire Alassane Ouattara, 90% des exilés sont de retour au pays, le reste des Ivoiriens, poursuit-il, y étant de leur propre chef.
Cyrille NAHIN