Une grève de la faim débutée le mardi 24 décembre 2018 au sein du quartier onusien du centre pénitentiaire de Scheveningen (La Haye – Pays-Bas) a trouvé un dénouement heureux ce jeudi 27 décembre. L’ex-chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo qui y est détenu depuis le 30 novembre 2011 n’y a pas pris part, mais c’est son codétenu ivoirien et ancien ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé qui est à l’origine de ce mouvement.
En effet, cette grève faisait suite au refus de l’administration pénitentiaire de fournir aux prisonniers d’origines africaines des mets et produits issus de leurs territoires pendant que les détenus yougoslaves reçoivent gracieusement les victuailles qu’ils désirent. Face à ce traitement que les détenus africains ont jugé discriminatoire, ils ont mené, à l’initiative de Charles Blé Goudé, une grève de la faim pour exiger le même traitement que les Yougoslaves comme le recommande le Statut de Rome.
Pour la petite histoire, rappelons qu’après quelques jours de son arrivée dans les geôles de la Cour pénale internationale, Charles Blé Goudé avait vigoureusement marqué son indignation à la direction de la prison de Scheveningen face à l’absence de repas d’origine africaine contrairement au règlement de la prison dont il venait de s’imprégner.
Clairement, le règlement de la prison de la CPI stipule que : « Les personnes détenues reçoivent une alimentation convenablement préparée, qui est conforme en termes de qualité et de quantité aux normes de la diététique et de l’hygiène moderne. En outre, les personnes détenues sont autorisées à cuisiner ; elles peuvent se procurer des articles supplémentaires figurant sur la liste des achats du quartier pénitentiaire, sous réserve de leur disponibilité, ceci afin de leur permettre d’accommoder les repas qui leur sont fournis en fonction de leurs goûts et de leurs pratiques culturelles ».
Depuis lors, les détenus africains paient de leurs poches les ingrédients utiles à leurs repas. Notons en passant que certains visiteurs de Charles Blé Goudé ont pu apprécier sa sauce graine au brochet. Mais ce qui a déclenché ce mouvement de colère en cette fin d’année est le fait que les détenus yougoslaves recevaient des gigots d’agneau et du poisson frais pour leurs repas de fêtes de fins d’années, et qu’une fin de non-recevoir était accordée aux demandes similaires des détenus africains.
Selon notre source, les prisonniers d’origines africaine de la CPI ont eu gain de cause et recevront, de façon exceptionnelle, gratuitement leurs provisions alimentaires pour leurs repas de fête de fin d’année.
Charles Djolo