Comme une seule personne, les habitants de Duekoué, à l’ouest de côte d’ivoire se sont retrouvés à la place dite des martyrs au quartier DIAYE Bernard communément appelé carrefour du 28 au 39 mars. Un quartier martyr qui retrouve la joie de vivre peu à peu. Ils sont venus de tous les horizons pour célébrer une fois de plus et marquer d’une pierre blanche le 07 anniversaire des tueries de Duekoué. Au menu, deux veillées religieuses pour prier pour le repos de l’âme des disparus. Chants, prédications et discours ont tenus en éveil les milliers de personnes ayant fait le déplacement. Pour les organisateurs, il faut prier pour que ces évènements douloureux ne se répètent plus jamais. Selon la présidente des jeunes du quartier carrefour, les 28 et 29 mars rappellent des moments douloureux qui ne sauraient être balayé du revers de la main. « Nous avons décidé de pardonner et nous sommes résolument tournés vers le chemin de la paix », a déclaré Ange Taho, présidente des jeunes de carrefour et présidente du comité d’organisation de la cérémonie. Selon Ange TAHO, c’est à Dieu la vengeance. C’est pourquoi elle a lancé un appel à tous les jeunes de Duekoué à tourner le dos à toutes actions que pourrait mettre en mal la cohésion sociale dans le département.
« C’est vrai que nous les leaders nous demandons à la population de pardonner, mais c’est pas facile de voir les bourreaux en ville circulés librement. Que justice soit faite », a t- elle martelé. Selon la présidente du comité d’organisation de ce 7e anniversaire d’hommage aux victimes de la crise poste électorale de Duekoué, la réconciliation ne sera complète que si les bourreaux de ces bavures sont jugés. « Le manque de justice peut créer des regains de violences à tout moment », a t- elle insisté.
Ange TAHO a demandé au gouvernement ivoirien la reconnaissance de ces journées d’hommage aux victimes de Duekoué. Pour la prochaine édition, Elle a réclamé la présence du chef de l’Etat le président Alassane Ouattara sur les lieux (la place des martyrs du carrefour) pour une pose de gerbes de fleurs mais aussi un discours d’apaisement à l’endroit des survivants. Car, pour la présidente des jeunes, « de la même manière un hommage est rendu aux femmes d’Abobo, un hommage doit être rendu à tous ceux qui sont tombés sous les balles les 28 et 29 mars à Duekoué ». Elle a décrié le désintérêt des autorités ivoiriennes quant à la célébration de ces journées d’hommage. « Le président Ouattara est le président de tout le monde, alors qu’il pense à nos victimes ; car il y a plus de tueries à Duekoué qu’à Abobo. La crise n’a pas seulement touché Abobo. Pourquoi décréter une journée pour certains morts et laisser d’autres ? S’est-elle interrogée. Elle a regretté que les victimes wê soient oubliées. Par mis les autorités invités, seul l’honorable Simon Doho s’est fait représenter. Depuis 07 ans cette commémoration se fait au grand dame des autorités ivoirienne.
Pour terminer, ange TAHO a demandé l’indemnisation des victimes de la crise poste électorale de Duekoué et principalement les victimes Wê. Selon elle, les listes de victimes bénéficiaires produites par les autorités n’ont pas pris en compte les victimes autochtones qui sont les plus nombreux.
Pour rappel, la crise poste électorale a fait selon les chiffres officiels plus de 800 morts dans la seule localité de Duekoué en 2011.
Francioly T.