Donald Trump devrait définitivement se méfier des micros indiscrets ! Pris la main dans le sac pour avoir fait pression, cet été, sur le président ukrainien pour qu’il enquête sur les affaires de Joe Biden et de son fils dans son pays – ce qui lui vaut aujourd’hui, d’être l’objet d’une procédure d’impeachment – voilà qu’une nouvelle écoute le met en difficulté. Captée par le Los Angeles Times, la conversation privée que le Président américain a eu, jeudi, avec des diplomates américains risque d’ajouter à ses difficultés. Il s’attaque non seulement au lanceur d’alerte (« whistleblower »), à l’origine de l’affaire, mais aussi à la « gorge profonde » (« deep throat »), au « bavard » de la Maison Blanche qui lui a parlé.
« Au fond, cette personne n’a jamais lu le rapport, n’a jamais entendu l’appel – il a entendu parler de quelque chose, il ou elle qui diable que ce soit – c’est presque un espion », dit-il du premier. « Qui est la personne qui a donné l’information au lanceur d’alerte ? Parce que c’est proche d’un espion. Vous savez ce que l’on faisait par le passé, quand nous étions intelligents ? Pas vrai ? Les espions et la trahison, nous gérions cela d’une manière un peu différente qu’aujourd’hui », menace-t-il ouvertement le second.
Trump pourrait avoir de mauvaises surprises alors que dans sa plainte, le « whistleblower » fait état non pas d’une personne mais de « plus d’une demi-douzaine d’officiels américains » lui ayant fait part de leurs inquiétudes après la conversation téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelenski.
Officier de la CIA. Il semble que la Maison Blanche ait commencé ses investigations. Selon le New York Times, d’ailleurs critiqué pour cela, elle aurait localisé le lanceur d’alerte comme étant un officier de la CIA, l’agence de renseignement américaine. Il aurait fait part anonymement d’un potentiel « abus de pouvoir » du président au responsable du service juridique de l’agence avant de déposer sa plainte.
Alors que les fidèles des fidèles de Donald Trump au sein du parti républicain accusent déjà le lanceur d’alerte d’avoir des « motivations politiques », le chef du Département de la sécurité nationale (DNI) Joseph Maguire s’est attaché à défendre ce dernier, lors d’une audition jeudi devant le Congrès, affirmant que l’intéressé avait fait « ce qu’il fallait » et qu’il avait suivi la loi « étape par étape ». Mais il n’est pas sûr qu’au rythme où vont les choses, son anonymat puisse être longtemps préservé…