Le fondateur de WikiLeaks a accepté de reconnaître sa participation à un « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale » et pourrait être définitivement libéré après des années de détention au Royaume-Uni. L’accord doit encore être validé par un juge mercredi.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine aux termes duquel il sera libre après des années de détention au Royaume-Uni, selon des documents judiciaires rendus publics dans la nuit de lundi 24 à mardi 25 juin.
Poursuivi par les autorités américaines pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels, l’Australien doit comparaître devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique. Il devrait plaider coupable de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale », selon ces documents.
Une audience est prévue dans l’archipel mercredi matin à 9 heures (heure locale) pour fixer la condamnation de Julian Assange. Ce dernier devrait se voir infliger une peine d’emprisonnement de soixante-deux mois, soit une détention qu’il a déjà purgée, et quitter libre le tribunal, ce qui lui permettrait de regagner son Australie natale.
« La liberté de Julian est notre liberté »
« Julian Assange est libre » et a quitté lundi le Royaume-Uni et la prison de haute sécurité près de Londres où il était incarcéré depuis cinq ans, a d’ailleurs affirmé WikiLeaks après l’annonce de cet accord. Selon WikiLeaks, l’Australien de 52 ans a quitté la prison de Belmarsh lundi matin puis a été libéré par la justice britannique à l’aéroport londonien de Stansted dans l’après-midi, d’où il a embarqué à bord d’un avion et a quitté le Royaume-Uni.
L’organisation a ensuite diffusé une vidéo de treize secondes sur laquelle on voit notamment Julian Assange monter l’escalier de l’appareil. L’avion est attendu à Bangkok mardi vers 11 h 50 pour se ravitailler en carburant et en eau. Il doit ensuite redécoller pour Saipan, aux îles Mariannes, vers 21 heures, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable thaïlandais sous couvert d’anonymat.
« WikiLeaks a publié des informations inédites sur la corruption des gouvernements et les violations des droits humains, obligeant les puissants à rendre compte de leurs actes, a poursuivi WikiLeaks. En tant que rédacteur en chef, Julian a payé sévèrement pour ces principes et pour le droit du peuple de savoir. »
« Alors qu’il rentre en Australie, nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus, qui se sont battus pour nous et qui sont restés totalement engagés dans la lutte pour sa liberté », a ajouté WikiLeaks, concluant : « La liberté de Julian est notre liberté. » « Après plus de cinq ans dans une cellule de deux mètres sur trois, isolé vingt-trois heures par jour, il sera bientôt réuni avec son épouse, Stella, et leurs deux enfants, qui n’ont connu leur père que derrière les barreaux », a ajouté WikiLeaks.
« Julian est libre !!! », a exulté son épouse, estimant que « les mots ne suffisent pas à exprimer notre immense gratitude » envers ceux qui se sont mobilisés « depuis des années » pour que sa libération devienne « réalité ».
source le monde