Le mercredi 04 juillet 2018 Alassane Ouattara a dissout le Gouvernement ivoirien, et reconduit le premier ministre Gon par décret, il lui a demandé de former un nouveau gouvernement dans un délai de 48 heures, c’est-à-dire dans deux jours. Mais trois jours après le gouvernement est toujours attendu et rien ne pointe à l’horizon.
On assiste plutôt à des tractations souterraines intenses au sein de la coalition au pouvoir Rhdp . Bien avant la dissolution du gouvernement l’atmosphère était déjà lourde entre le Rdr et son allié le Pdci –Rda . Le parti d’Alassane Ouattara avait été surpris de voir son principal allié relayé aux calendes grecques, en 2020 son adhésion au parti unifié. Lors de son bureau politique du 17 juin dernier, le Pdci avait clairement signifié de présenter un candidat issu de son parti aux élections présidentielles de 2020.
Cette position du Pdci est en quelque sorte une réponse à la sortie d’Alassane Ouattara qui ne cache plus sa volonté de briguer un troisième mandat en 2020. Au Pdci deux tendances s’affrontent. Le porte étendard des partisans du parti unifié est le Ministre Adjoumani . Il a même crée un courant politique dénommée ‘’ sur les traces d’Houphouet Boigny qu’il a présenté curieusement le jour de la dissolution du gouvernement. Il a en face de lui le groupe de Maurice Kacou Guikahué secrétaire exécutif du parti, jean Louis Billons et Bédié lui –même qui sont pour que le Pdci prenne en main son destin, en présentant un candidat en aux élections présidentielles de 2020.
Dans cette foulée de la constitution du nouveau gouvernement, Ouattara fait du chantage à son allié. Il conditionne l’entrée des ministres Pdci au gouvernement, par son adhésion au parti unifié. Mais Bédié reste inflexible face à ce chantage d’Alassane Ouattara. La preuve les envoyées du président d’honneur du Rdr à Daoukro le 6 juillet dernier chez le président du Pdci sont retournées bredouille. Henriette Diabaté et Kandia Camara respectivement présidente et secrétaire du Rdr n’ont pu convaincre Bédié. Le Sphinx de Daoukro les a ramenés à leur copie, en déclinant tout simplement l’offre d’Alassane Ouattara qui aurait dit-on demandé à Bédié de renoncer à la décision de son bureau politique du 17 juin 2018, condition pour qu’il nomme ses militants dans le prochain gouvernement. N’Zueba n’aurait pas mordu à l’appât du Chef de l’Etat.
Bien au contraire Bédié est resté marbre. Dans un communiqué, il a demandé un ‘’amendement du Pdci des dispositions transitoires du titre 5 du projet des statuts du parti unifié ‘’, indiquant ensuite que ‘’ les documents ne peuvent pas être discutés dans le fond au cours de la présente séance ‘’ , ‘’ priant ses hôtes de transmettre ces documents à Alassane Ouattara.
Albert Zatté