Le meeting annoncé par la plateforme de l’opposition Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) a été perturbé ce samedi 17 mars 2018 à la place CP1 de Yopougon (Abidjan) dès 7 heures. Las de cette énième tentative de musellement de l’opposition, les militants, plus nombreux, sont prêts à tenir leur meeting contre vents et marrées.
«La voie est barrée. La Police a assiégé les lieux. J’ai vu deux cargos déférer des militants du FPI (Front populaire ivoirien Ndlr) au commissariat du 19ème arrondissement. », indique le conducteur du taxi que nous empruntions pour nous rendre au lieu du meeting.
Sur les lieux, nous apprenons qu’un continent de 9 policiers a gazé les militants et interpelé certains d’entre eux. « La démocratie et la détermination triomphent toujours. Donc, nous sommes là. Ce meeting aura bel et bien lieu. », fait savoir Guillaume Kamé Kamé, membre de la direction du FPI chargé des fédérations du Haut Sassandra. Pendant ce temps, Dahi Nestor et Justin Koua organisent la résistance. Des consignes fermes sont données aux agents de la sécurité du parti. Des chants patriotiques en hommage à Gbagbo sont revisités. « Respectez Yopougon de Gbagbo ! Ils ont la solution pour nous tuer, nous, on a Gbagbo pour nous sauver ! », Entend-t-on chanté. « Ils (la Police Ndlr) ont marché au milieu des fourmis magnans. On est réveillé et on les attend. », affirme un militant.
Pour rappel, l’opposition significative ivoirienne réunie au sein de la plateforme EDS (FPI, LIDER, URD, AIRD, MFA…) réclame la réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI) qu’elle juge inféodée au régime Ouattara, illégale et illégitime conformément à l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des peuples du 10 novembre 2016.
Cyrille NAHIN