Tahiri Annick Yamousso, directrice de la valorisation et de l’innovation, est accusée par plusieurs collaborateurs de malversation et de maltraitance. La mise en cause et sa tutelle, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, semblent refuser de se prononcer sur ces accusations.
Des employés de la direction de la valorisation et de l’innovation (DVI) sont remontés contre leur directrice Tahiri Annick Yamousso qu’ils taxent à tord ou à raison de baigner dans la malversation et la maltraitance.
Les accusations
D’emblée, les collaborateurs, au parfum de toutes les transactions financières au sein de la Direction de la Valorisation et de l’Innovation (DVI), accusent leur directrice d’avoir reçu 17 millions Frs Cfa en 2015 pour l’organisation de la semaine de la promotion de la recherche ivoirienne (SEPRI) et de n’avoir déclaré que 7 millions Frs Cfa. De même, poursuivent les plaignants, elle ne déclare que 2 millions Frs Cfa tandis que le patronat ivoirien a donné la somme de 15 millions Frs Cfa pour l’organisation du prix jeune talent ou prix du patronat pour l’innovation. Des sommes faramineuses qui, revèlent-ils, ont permis à l’enseignante arrivée à la tête de la DVI en janvier 2013, de s’offrir un duplex luxueux à Cocody-M’Badon fin décembre 2016. Des chaises d’une valeur de 400 mille Frs Cfa l’unité auraient été livrées par une grande boutique spécialisée dans l’ameublement. Pis, Mme Tahiri, toujours selon ses collaborateurs, se serait rendue au patronat ivoirien pour exiger qu’un chèque de 500 000 Frs Cfa émis au nom de Madame la ministre de l’enseignement supérieur, Bakayoko Ly Ramata soit mis en son nom.
La croix et la bannière pour les employés
L’oppulence de la directrice contraste avec la souffrance des employés qui ne demandent rien d’autre que le paiement de leurs primes. Ces derniers disent ne pas disposer de la connexion internet au bureau et être contraints de se rendre dans des cybers café publics pour transférer des documents administratifs. « Avec les sous qu’elle empoche, Mme Tahiri nous a tendu, en décembre 2016, la somme de 3000 Frs Cfa à chacun pour acheter les cadeaux de nos enfants. Quelle foutaise et quelle méchanceté ! », se plaint l’une de nos sources.
La réaction de la mise en cause attendue depuis un mois
Le professionnalisme et le principe de l’équilibre de l’information nous conduisent à la Direction de la Valorisation et de l’Innovation (DVI) début février 2016. Direction située à Cocody, quartier ambassade, à quelques encablures de la Banque mondiale à la rue 25. Ambroise Oria, directeur des études nous réçoit, mercredi 21 février 2018, et tente en vain de joindre la directrice.
Le lendemain, jeudi 22 février 2018, le directeur des études, joint par téléphone, réfuse tout contact avec la presse, arguant qu’il est accusé par le ministère de l’enseignement supérieur d’être l’instigateur de cette enquête journalistique. Les minutes qui suivent, nous recevons un appel de Mme Oumou Dosso, directrice de la communication au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Anciennement journaliste au quotidien gouvernemental Fraternité Matin, la directrice nous reproche de faire vice de procédure. « Vous devez nous adresser un courrier d’entretien », laisse-t-elle entendre. Nous nous exécutons à travers un courrier émis vendredi 23 février 2018. « Bonsoir M. Nahin, j‘ai bien reçu votre demande mais il y manque le questionnaire en pièce jointe. Vous m’avez en effet laissé entendre que des collaborateurs du Professeur Annick Tahiri vous auraient approché pour que vous enquêtiez sur des prétendues maltraitance et malversation. Faites nous parvenir votre questionnaire et nous aviserons. Avec ma parfaite considération, Dr Oumou Dosso, Journaliste, enseignante-chercheur, DirCom MESRS », replique la directrice de la communication du ministère. Le questionnaire transféré, notre interlocutrice ne réagit plus. Après un coup de fil sans suite, nous lui envoyons un sms lundi 5 mars 2018 à 12 h 14. « Bonjour M. Nahin, je l’ai (notre questionnaire Ndlr) en effet reçu et je vous ferai un retour dans le courant de la semaine. Merci. Dr Oumou Dosso, DirCom MESRS. », repond-t-elle une heure plus tard (13 h 14). Depuis lors, plus rien, silence de cimétière. Samedi 24 mars 2018, nous envoyons cette fois-ci un courrier adressé à la ministre Ramata Ly Bakayoko, à Edmond Kouassi, inspecteur d’orientation, sous-directeur des rélations publiques, spécialiste web 2.0 à la direction de la communication. Faisant fi de notre courrier, ce dernier nous informe par courrier, jeudi 29 mars 2018, de l’entrée de la ministre Bakayoko-Ly Ramata à l’Academie des sciences coloniales vendredi 30 mars 2018. La réaction de la mise en cause est toujours attendue.
Cyrille NAHIN