Des affrontements ont éclaté à Grand-Bassam entre des partisans de Jean-Louis Moulot, le maire (RHDP) déclaré élu, et ceux de Georges Philippe Ezaley (PDCI). Au moins une personne a été blessée.
La marche de ce vendredi avait été initiée par le collectif dit des « inscrits régulièrement sur la liste électorale de Grand-Bassam et non pris en compte par la CEI ». Celle-ci avait débuté dans le calme, avant de prendre prématurément fin, évitant ainsi de violents affrontements entre partisans du maire sortant Georges Philippe Ezaley et son rival, déclaré vainqueur à l’issue des élections partielles du dimanche 16 décembre, Jean-Louis Moulot.
Face à face entre partisans du PDCI et du RHDP
Les partisans de Georges Philippe Ezaley, issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié), avaient obtenu de la préfecture l’autorisation et la sécurisation de leur marche, au lendemain d’une manifestation similaire organisée par des partisans de Jean-Louis Moulot, du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle).
Autour du slogan « Nous réclamons notre droit de vote », les marcheurs ont dû interrompre leur procession lorsque des jeunes armés de divers objets contondants ont commencé à ériger des barrages pour les empêcher de se diriger vers la préfecture. Les marcheurs souhaitaient y lire une motion demandant la reprise du scrutin dans les lieux où celui-ci n’avait pas pu se tenir régulièrement du fait de violences.
Pendant plusieurs minutes, les deux camps ont échangé des projectiles. Les forces de l’ordre, présentes en grand nombre dans la ville depuis les violences qui ont émaillé le scrutin du 13 octobre, semblaient à la fois impuissantes et débordées, selon des témoins contactés sur place par Jeune Afrique. Au moins une personne a été blessée dans ces affrontements.
Vers un nouveau recours du PDCI
JEAN-LOUIS MOULOT INVITE À « TOURNER LA PAGE », TOUT EN INDIQUANT QUE « GRAND-BASSAM N’EST PAS LE PATRIMOINE DU PDCI »
Jean-Louis Moulot, collaborateur du président Alassane Ouattara, a été déclaré vainqueur avec un peu moins de 1 000 voix de différences, à l’issue des élections partielles – organisées dans huit circonscriptions électorales suite à l’invalidation des scrutins par la Chambre administrative de la Cour suprême.
Le maire élu invite à « tourner la page », tout en indiquant que « Grand-Bassam n’est pas le patrimoine du PDCI », tandis que Georges Philippe Ezaley indique qu’il va introduire un nouveau recours en annulation.
« La consolidation de la CEI n’a pas tenu compte des votes intervenus dans les bureaux de vote qui ont été délibérément et volontairement saccagés », explique-t-il. Quatorze bureaux de vote, tous situés dans des zones où Georges Philippe Ezaley avait obtenu de bons scores lors du vote du 13 octobre, sont concernés par ces annulations. Ils représentent plus de 6 000 électeurs.
Les scrutins partiels du dimanche 16 décembre ont été émaillés de violences, notamment dénoncées par la Plateforme des organisations de la société civile pour l’observation du processus électoral en Côte d’Ivoire (Poeci), qui a pointé de graves irrégularités. A Grand-Bassam, notamment, les observateurs de la Poeci avaient été empêchés par des individus non identifiés d’avoir accès à des bureaux de vote.