Une belle orchestration musicale. Une artiste dotée d’une voix exceptionnelle. Le concert de Josey, samedi à Montreuil, aurait connu un succès total s’il n’avait pas démarré à « l’heure ivoirienne ».
Elle était attendue. Elle est arrivée. Elle a assuré. Musicalement parlant. Le public qui a effectué le déplacement du Palais des Congrès de Montreuil, le samedi septembre 2019, a pu apprécier, à sa juste valeur, la dimension artistique de la chanteuse ivoirienne, Josey.
Elle n’a pas donné dans la dentelle. Comme à son habitude, elle est restée dans sa gamme dont elle seule a le secret. Qu’elle monte. Qu’elle descende. Ou qu’elle reste stable. La voix de Josey ne perd pas de sa superbe. Des interprétations aux chansons inédites en passant par les titres connus comme « Diplôme » qui l’ont révélée et lui ont donné une identité musicale, c’est avec délectation que l’artiste à feuilleté son répertoire. En à peu près une heure d’horloge.
Seulement voilà. Il s’est posé un problème de timing. Le » gâteau » proposé par l’artiste n’a pas été « dégusté » de la même manière par tous les mélomanes qui se sont rendus au palais des Congrès de Montreuil. Pour un concert prévu pour 21h, il a effectivement démarré à 3h 05′ pour finir à 4h 45′.
Certains ont eu la patience suffisante pour attendre l’entame tardive du concert ( 3 h 05′ du matin). D’autres, non. Au nombre de ceux-là, P.G. Cette sportive internationale française d’origine ivoirienne ne cache pas sa déception. » Nous étions là depuis 20 h. Puisque le concert était prévu pour 21h. Nous sommes restés jusqu’à 3h. On n’en pouvait plus. Les gens ont commencé à râler. On était fatigué d’attendre. On a été obligé de partir. On ne l’a même pas vue chanter. Elle s’est pointée après nous. Moi j’avais entraînement le matin. Ma copine devait prendre un avion. Quand on ne vient pas à leurs concerts ils se plaignent. Moi c’est la dernière fois. C’est abusé. Je suis déçue. Dégoutée. L’organisation n’était pas à la hauteur. Ce n’est pas une bonne pub pour la chanteuse », s’est-elle offusquée.
Un journaliste embouche la même trompette.
» L’artiste était dans la loge vers 2h 45′ par là. Au moment où le public la réclame, c’est là que les organisateurs décernent des prix. Le public était obligé de protester. Il y a des confrères qui ont dû rentrer chez eux. Franchement, il y a eu un problème d’organisation ».
Cheville ouvrière de l’organisation de ce concert, animatrice chevronnée, Linda de Linsley comprend et admet la déception d’une partie des mélomanes. Mais elle a son idée de la situation. » Ceux qui se plaignent, quelque part c’est normal. Je les comprends. Nous avons un déroulé auquel ils ne sont pas tous habitués. Quand on organise un concert, il y a tout un contenu. On prévoit par exemple l’ouverture des portes à telle ou telle heure, des passages d’artistes et bien d’autres choses. Pourtant on a prévenu. Malgré cela, il y a eu des incompréhensions ».
Les organisateurs de spectacles sont avant tout des hommes d’affaires. Pas des philanthropes. Ils ont besoin d’entrer dans leurs fonds. Et celà, l’un des promoteurs de ce espectacle l’a révélé lors de la conférence de presse qui a précédé le concert. Il a été clair et concis. » On peut faire jouer un artiste à 21h. À 23 h, les gens rentrent chez eux. C’est possible. Mais tu investis dans un concert prévu à 21h et c’est à partir de minuit ou une 1 heure du matin que les premières personnes commencent à venir, on fait quoi? On ne peut pas faire jouer l’artiste dans une salle vide . On est obligé d’attendre. Voilà le problème », avait-il expliqué.
Qu’à cela ne tienne. « L’heure ivoirienne » est une sombre habitude que les Ivoiriens, en Côte d’Ivoire comme en France, ont quasiment érigé en règle normale de conduite. Pourtant l’heure c’est l’heure. Il n’y a pas d’heures taillées pour les spectacles ou organisateurs de spectacles.
Le cas Josey ne fait qu’enfoncer une porte déjà entrouverte. Si et seulement si ça pouvait changer.
T.K.