L’accusation de trahison et de collusion avec une puissance étrangère, la Côte d’Ivoire, retenue contre Djibril Bassolé, dans l’affaire du putsch manqué de septembre 2015 se base principalement sur un échange téléphonique qu’il aurait eu avec Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Nul doute qu’une condamnation de l’ex-ministre des Affaires étrangères Burkinabé aura nécéssairement des repercussions sur son ou ses présumé(s) complice(s) ivoiriens.
Prouver l’authenticité des écoutes téléphoniques entre Djibril Bassolé et Guillaume Soro impliquant les deux hommes d’Etat dans la tentative de coup d’Etat survenue à Ouagadougou en 2015. Etablir le lien entre des sommes d’argent reçues de la Côte d’Ivoire par deux membres de l’anncienne majorité parlementaire et la tentative de renversement du gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré (1987-2014). Telle est la mission de la chambre de jugmement du tribunal militaire. Si Soro ne sera pas entendu comme témoin en raison de l’annulation du mandat d’arrêt lancé en son encontre par la Justice Burkinabé l’année dernière, il n’empêche qu’une probable condamnation de Djibril Bassolé sur la base de ces échanges téléphoniques obligerait le gouvernement ivoirien à montrer l’exemple en démettant de prime abord son chef du Parlement avant de le soumettre à la Justice.
Alassane Ouattara impliqué ?
Le nom Guillaume Soro a certes circulé après cette tentative de pusch manqué, toutefois d’autres personnalités ivoiriennes sont accusées d’avoir soutenu le général Diendéré et ses hommes. L’une d’entre elles conduit sur la piste d’une main occulte du palais présidentiel d’Abidjan : il s’agit du général Vagonda Diomandé, chef d’Etat-major particulier du Président Alassane Ouattara. Il est dononcé par Gilbert Diendéré en personne lors de son audition par le juge d’instruction François Yaméogo. Diendéré reconnait avoir reçu plusieurs dizaines de millions de francs Cfa et du matériel de maintien de l’ordre des mains du chef d’Etat-major particulier de Ouattara. Un hélicoptère de l’armée de l’air Burkinabé s’était chargé de la livraison de ce matériel pris à la frontière ivoirienne. De même, d’autres conversations téléphoniques impliquent le général Diendéré et l’ex-chef d’Etat-major Soumaila Bakayoko ou encore l’ex-commandant de zone Koné Zakaria qui témoignait son soutien à l’épouse du général putschiste Burkinabé.
Difficile donc de ne point établir une main osbcure du palais présidentiel d’Abidjan dans ce que les Burkinabés qualifient de ‘‘coup d’Etat le plus bête au monde’’. Ainsi Soro ne seait donc qu’un simple bouc émissaire, l’arbre qui cache la forêt. 14 personnes ont perdu la vie lors de cette tentative de putsch qui a entrainé 251 blessés. Ouvert mardi 27 février dernier, le procès du putsch manqué de septembre 2015 est reporté à la mi-mars 2018.
Cyrille NAHIN