• Contact
EVENT NEWS TV
  • POLITIQUE
    40e numéro de la Tribune du  ppa-ci  Katinan fait  le bilan des Arrestations et exige des éclairages

    40e numéro de la Tribune du ppa-ci Katinan fait le bilan des Arrestations et exige des éclairages

    prisonniers politiques : 𝗔𝗟𝗘𝗥𝗧𝗘 𝗗𝗘 𝗟’𝗜𝗟𝗢𝗣 !

    prisonniers politiques : 𝗔𝗟𝗘𝗥𝗧𝗘 𝗗𝗘 𝗟’𝗜𝗟𝗢𝗣 !

    Le PDCI-RDA mise sur le Professeur Azagoh-Kouadio Richard pour reconquérir le siège de Botro lors des législatives

    Le PDCI-RDA mise sur le Professeur Azagoh-Kouadio Richard pour reconquérir le siège de Botro lors des législatives

    Législatives 2025 : Thiam, Blessy et Ezaley s’opposent à la candidature de Maurice Kakou Guikahué au PDCI :

    Législatives 2025 : Thiam, Blessy et Ezaley s’opposent à la candidature de Maurice Kakou Guikahué au PDCI :

    LÉGISLATIVES 2025 : MICHEL GBAGBO CLARIFIE SA POSITION

    LÉGISLATIVES 2025 : MICHEL GBAGBO CLARIFIE SA POSITION

  • ÉCONOMIE
    Pourquoi Uber a perdu la partie face à Yango en Côte d’Ivoire

    Pourquoi Uber a perdu la partie face à Yango en Côte d’Ivoire

    SEM, Aly Touré prépare l’événement d’Abidjan 1er sommet mondial du coton et du textile en 2026

    SEM, Aly Touré prépare l’événement d’Abidjan 1er sommet mondial du coton et du textile en 2026

    Sidi Ould Tah élu neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement

    Sidi Ould Tah élu neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement

    Caoutchouc mondial : La Côte d’Ivoire préside une session spéciale de l’IRSG à Singapour

    Caoutchouc mondial : La Côte d’Ivoire préside une session spéciale de l’IRSG à Singapour

    Côte d’Ivoire/ Café-culture:  » des réflexions en cours pour financer les petits producteurs  » ( Vanúsia Nogueira, secrétaire exécutive de l’OIC)

    Côte d’Ivoire/ Café-culture:  » des réflexions en cours pour financer les petits producteurs  » ( Vanúsia Nogueira, secrétaire exécutive de l’OIC)

  • SOCIÉTÉ
    L’ONECI déploie le logiciel CITYWEB au Canada

    L’ONECI déploie le logiciel CITYWEB au Canada

    Procès Ebomaf_Said Penda/ L’Affaire renvoyée au 12 décembre 2025.

    Procès Ebomaf_Said Penda/ L’Affaire renvoyée au 12 décembre 2025.

    Justice: Affaire SNEDAI : le verdict une nouvelle fois reporté au 14 janvier 2026.

    Justice: Affaire SNEDAI : le verdict une nouvelle fois reporté au 14 janvier 2026.

    La justice  annule l’acte de naissance et le passeport de Komé Bakary

    La justice annule l’acte de naissance et le passeport de Komé Bakary

    Duékoué : Perturbation partielle du trafic routier le jour du vote, dans le secteur de Guéhibly

    Duékoué : Perturbation partielle du trafic routier le jour du vote, dans le secteur de Guéhibly

  • CULTURE
    Yékoula Kolé Laurent entend mettre en valeur la culture encestrale du peuple  Wê

    Yékoula Kolé Laurent entend mettre en valeur la culture encestrale du peuple Wê

    La ville de Sinfra, abrite la toute première Journée Régionale des Maîtres

    La ville de Sinfra, abrite la toute première Journée Régionale des Maîtres

    Duékoué : Faible mobilisation des populations autour des activités de Rotary Club Abidjan Massina et la CCM

    Duékoué : Faible mobilisation des populations autour des activités de Rotary Club Abidjan Massina et la CCM

    Duékoué: Le show en vue de l’artiste-chanteuse Adé-Liz à la Mairie

    Duékoué: Le show en vue de l’artiste-chanteuse Adé-Liz à la Mairie

    Duékoué : Forte mobilisation des autorités autour du festival DÉHYO

    Duékoué : Forte mobilisation des autorités autour du festival DÉHYO

  • SPORT
    Can 2025  Éléphants: tout est dans liste de Faé

    Can 2025 Éléphants: tout est dans liste de Faé

    Éléphants de Côte d’Ivoire   Inao, la touche technique qui faisait défaut

    Éléphants de Côte d’Ivoire Inao, la touche technique qui faisait défaut

    Coupe du monde des cadets   Les Éléphanteaux victimes de la mafia à la FIF

    Coupe du monde des cadets Les Éléphanteaux victimes de la mafia à la FIF

    Qualification pour la Coupe du Monde 2026 : La victoire de tous

    Qualification pour la Coupe du Monde 2026 : La victoire de tous

    Éléphants – Zaha, les faits du « riz à l’huile »

    Éléphants – Zaha, les faits du « riz à l’huile »

  • SANTÉ
    Après sa visite à Bonoua   Gbagbo remercie le Roi des Abourés,les populations et réitère son soutien aux victimes des crises politiques

    𝗟𝗔𝗨𝗥𝗘𝗡𝗧 𝗚𝗕𝗔𝗚𝗕𝗢 𝗔𝗨𝗫 𝗜𝗩𝗢𝗜𝗥𝗜𝗘𝗡𝗦:

    Les missions des internes des hôpitaux expliquées par Dr Marie-Josèphe BITTY (Dr DEPPS)

    Les missions des internes des hôpitaux expliquées par Dr Marie-Josèphe BITTY (Dr DEPPS)

    Côte d’Ivoire : 110 cadres supérieurs de la santé bientôt recrutés

    Côte d’Ivoire : 110 cadres supérieurs de la santé bientôt recrutés

    Côte d’Ivoire : Régularisation massive des ESPr, vers la « tolérance zéro » dans la pratique sanitaire illégale à Abidjan

    Côte d’Ivoire : Régularisation massive des ESPr, vers la « tolérance zéro » dans la pratique sanitaire illégale à Abidjan

    Côte d’Ivoire : la Fondation PORTEO vole au secours des enfants atteints de l’hydrocéphalie

    Côte d’Ivoire : la Fondation PORTEO vole au secours des enfants atteints de l’hydrocéphalie

  • AFRIQUE & MONDE
    Guinée-Bissau : l’ex-président Umaro Sissoco Embaló mis en sécurité au Sénégal après sa destitution

    Guinée-Bissau : l’ex-président Umaro Sissoco Embaló mis en sécurité au Sénégal après sa destitution

    Guinée-Bissau:  Le général Horta N’Tam investi «président de la transition» pour un an

    Guinée-Bissau: Le général Horta N’Tam investi «président de la transition» pour un an

    Guinée-Bissau: un groupe d’officiers dit avoir pris le contrôle du pays, le président Embaló «renversé»

    Guinée-Bissau: un groupe d’officiers dit avoir pris le contrôle du pays, le président Embaló «renversé»

    L’actu Africaine en un trait

    L’actu Africaine en un trait

    GUINÉE  : Sekouba Konaté n’entend pas lâcher Dadis Camara : ‘’Entre lui et moi, ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer’’

    GUINÉE : Sekouba Konaté n’entend pas lâcher Dadis Camara : ‘’Entre lui et moi, ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer’’

Pas de résultat
View All Result
  • POLITIQUE
    40e numéro de la Tribune du  ppa-ci  Katinan fait  le bilan des Arrestations et exige des éclairages

    40e numéro de la Tribune du ppa-ci Katinan fait le bilan des Arrestations et exige des éclairages

    prisonniers politiques : 𝗔𝗟𝗘𝗥𝗧𝗘 𝗗𝗘 𝗟’𝗜𝗟𝗢𝗣 !

    prisonniers politiques : 𝗔𝗟𝗘𝗥𝗧𝗘 𝗗𝗘 𝗟’𝗜𝗟𝗢𝗣 !

    Le PDCI-RDA mise sur le Professeur Azagoh-Kouadio Richard pour reconquérir le siège de Botro lors des législatives

    Le PDCI-RDA mise sur le Professeur Azagoh-Kouadio Richard pour reconquérir le siège de Botro lors des législatives

    Législatives 2025 : Thiam, Blessy et Ezaley s’opposent à la candidature de Maurice Kakou Guikahué au PDCI :

    Législatives 2025 : Thiam, Blessy et Ezaley s’opposent à la candidature de Maurice Kakou Guikahué au PDCI :

    LÉGISLATIVES 2025 : MICHEL GBAGBO CLARIFIE SA POSITION

    LÉGISLATIVES 2025 : MICHEL GBAGBO CLARIFIE SA POSITION

  • ÉCONOMIE
    Pourquoi Uber a perdu la partie face à Yango en Côte d’Ivoire

    Pourquoi Uber a perdu la partie face à Yango en Côte d’Ivoire

    SEM, Aly Touré prépare l’événement d’Abidjan 1er sommet mondial du coton et du textile en 2026

    SEM, Aly Touré prépare l’événement d’Abidjan 1er sommet mondial du coton et du textile en 2026

    Sidi Ould Tah élu neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement

    Sidi Ould Tah élu neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement

    Caoutchouc mondial : La Côte d’Ivoire préside une session spéciale de l’IRSG à Singapour

    Caoutchouc mondial : La Côte d’Ivoire préside une session spéciale de l’IRSG à Singapour

    Côte d’Ivoire/ Café-culture:  » des réflexions en cours pour financer les petits producteurs  » ( Vanúsia Nogueira, secrétaire exécutive de l’OIC)

    Côte d’Ivoire/ Café-culture:  » des réflexions en cours pour financer les petits producteurs  » ( Vanúsia Nogueira, secrétaire exécutive de l’OIC)

  • SOCIÉTÉ
    L’ONECI déploie le logiciel CITYWEB au Canada

    L’ONECI déploie le logiciel CITYWEB au Canada

    Procès Ebomaf_Said Penda/ L’Affaire renvoyée au 12 décembre 2025.

    Procès Ebomaf_Said Penda/ L’Affaire renvoyée au 12 décembre 2025.

    Justice: Affaire SNEDAI : le verdict une nouvelle fois reporté au 14 janvier 2026.

    Justice: Affaire SNEDAI : le verdict une nouvelle fois reporté au 14 janvier 2026.

    La justice  annule l’acte de naissance et le passeport de Komé Bakary

    La justice annule l’acte de naissance et le passeport de Komé Bakary

    Duékoué : Perturbation partielle du trafic routier le jour du vote, dans le secteur de Guéhibly

    Duékoué : Perturbation partielle du trafic routier le jour du vote, dans le secteur de Guéhibly

  • CULTURE
    Yékoula Kolé Laurent entend mettre en valeur la culture encestrale du peuple  Wê

    Yékoula Kolé Laurent entend mettre en valeur la culture encestrale du peuple Wê

    La ville de Sinfra, abrite la toute première Journée Régionale des Maîtres

    La ville de Sinfra, abrite la toute première Journée Régionale des Maîtres

    Duékoué : Faible mobilisation des populations autour des activités de Rotary Club Abidjan Massina et la CCM

    Duékoué : Faible mobilisation des populations autour des activités de Rotary Club Abidjan Massina et la CCM

    Duékoué: Le show en vue de l’artiste-chanteuse Adé-Liz à la Mairie

    Duékoué: Le show en vue de l’artiste-chanteuse Adé-Liz à la Mairie

    Duékoué : Forte mobilisation des autorités autour du festival DÉHYO

    Duékoué : Forte mobilisation des autorités autour du festival DÉHYO

  • SPORT
    Can 2025  Éléphants: tout est dans liste de Faé

    Can 2025 Éléphants: tout est dans liste de Faé

    Éléphants de Côte d’Ivoire   Inao, la touche technique qui faisait défaut

    Éléphants de Côte d’Ivoire Inao, la touche technique qui faisait défaut

    Coupe du monde des cadets   Les Éléphanteaux victimes de la mafia à la FIF

    Coupe du monde des cadets Les Éléphanteaux victimes de la mafia à la FIF

    Qualification pour la Coupe du Monde 2026 : La victoire de tous

    Qualification pour la Coupe du Monde 2026 : La victoire de tous

    Éléphants – Zaha, les faits du « riz à l’huile »

    Éléphants – Zaha, les faits du « riz à l’huile »

  • SANTÉ
    Après sa visite à Bonoua   Gbagbo remercie le Roi des Abourés,les populations et réitère son soutien aux victimes des crises politiques

    𝗟𝗔𝗨𝗥𝗘𝗡𝗧 𝗚𝗕𝗔𝗚𝗕𝗢 𝗔𝗨𝗫 𝗜𝗩𝗢𝗜𝗥𝗜𝗘𝗡𝗦:

    Les missions des internes des hôpitaux expliquées par Dr Marie-Josèphe BITTY (Dr DEPPS)

    Les missions des internes des hôpitaux expliquées par Dr Marie-Josèphe BITTY (Dr DEPPS)

    Côte d’Ivoire : 110 cadres supérieurs de la santé bientôt recrutés

    Côte d’Ivoire : 110 cadres supérieurs de la santé bientôt recrutés

    Côte d’Ivoire : Régularisation massive des ESPr, vers la « tolérance zéro » dans la pratique sanitaire illégale à Abidjan

    Côte d’Ivoire : Régularisation massive des ESPr, vers la « tolérance zéro » dans la pratique sanitaire illégale à Abidjan

    Côte d’Ivoire : la Fondation PORTEO vole au secours des enfants atteints de l’hydrocéphalie

    Côte d’Ivoire : la Fondation PORTEO vole au secours des enfants atteints de l’hydrocéphalie

  • AFRIQUE & MONDE
    Guinée-Bissau : l’ex-président Umaro Sissoco Embaló mis en sécurité au Sénégal après sa destitution

    Guinée-Bissau : l’ex-président Umaro Sissoco Embaló mis en sécurité au Sénégal après sa destitution

    Guinée-Bissau:  Le général Horta N’Tam investi «président de la transition» pour un an

    Guinée-Bissau: Le général Horta N’Tam investi «président de la transition» pour un an

    Guinée-Bissau: un groupe d’officiers dit avoir pris le contrôle du pays, le président Embaló «renversé»

    Guinée-Bissau: un groupe d’officiers dit avoir pris le contrôle du pays, le président Embaló «renversé»

    L’actu Africaine en un trait

    L’actu Africaine en un trait

    GUINÉE  : Sekouba Konaté n’entend pas lâcher Dadis Camara : ‘’Entre lui et moi, ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer’’

    GUINÉE : Sekouba Konaté n’entend pas lâcher Dadis Camara : ‘’Entre lui et moi, ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer’’

Pas de résultat
View All Result
EVENT NEWS TV
Pas de résultat
View All Result
Accueil AFRIQUE & MONDE

Quelle responsabilité ont les multinationales dans les violences en Afrique?

EVENT NEWS TV Par EVENT NEWS TV
2 février 2022
dans AFRIQUE & MONDE
0 0
Share on FacebookShare on Twitter

Selon l’économiste Nicolas Berman, les groupes implantés en Afrique tiennent un rôle dans l’augmentation de la violence dans les régions où ils sont implantés. Il revient dans The Conversation sur une étude menée avec d’autres chercheurs sur cette question.

Qui fait quoi dans les conflits miniers en Afrique ? Traquer l’origine des minerais n’est pas chose aisée pour les multinationales. Pourtant, face à l’ampleur des dégâts humains et sociaux, leur responsabilité est fortement engagée. Dans un récent article scientifique, Nicolas Berman, Mathieu Couttenier, Dominic Rohner, et Mathias Thoenig montrent que la présence de firmes étrangères en Afrique augmente la violence des territoires miniers. Depuis peu, les firmes, ONG et États multiplient les initiatives de transparence. Les auteurs se penchent sur leur impact sur la stabilité dans ces régions.

En février 2019, Apple s’est engagé à améliorer la traçabilité de ses matières premières. Dès 2017, la firme avait été saluée par l’ONG Amnesty International pour avoir publié les noms de ses fournisseurs de cobalt afin d’éviter d’alimenter le travail des enfants en République Démocratique du Congo (RDC). La firme est membre de l’initiative RMI (Responsible minerals initiative), un organisme visant à faire respecter les droits de l’Homme dans la chaîne d’approvisionnement.

Ces initiatives contrastent avec les pratiques actuelles de la plupart des entreprises. Souvent implantées en Afrique, là où les sous-sols regorgent de matières premières, elles contribuent à alimenter un terrain déjà très conflictuel. Leur rôle dans l’augmentation de la violence en Afrique a été détaillé par un article scientifique des économistes Nicolas Berman, Mathieu Couttenier, Dominic Rohner, et Mathias Thoenig.

Les auteurs s’appuient sur une étude géolocalisée mettant en parallèle la présence des firmes et l’occurrence des conflits miniers. Ils ont quadrillé l’Afrique par zones de 55 sur 55 kilomètres pour analyser l’impact de l’augmentation du prix de 14 minerais. Leurs résultats suggèrent qu’une hausse des prix des matières premières augmente la violence uniquement dans les zones exploitées par des firmes étrangères.

Des pratiques douteuses

Pourquoi une telle différence entre les entreprises domestiques et étrangères ? Une des explications avancées est celle de leur vulnérabilité par rapport aux extorsions rebelles. Alors que les entreprises domestiques disposent généralement de la protection de l’armée ou de l’État, les multinationales étrangères doivent faire sans. Si elles s’implantent dans des zones instables, comme c’est le cas dans beaucoup de territoires miniers, elles doivent composer avec les pratiques des groupes en place. Là où règne le non-droit, elles s’adaptent.

Joseph King.
Joseph King. (Joseph King/Flickr, CC BY-NC-ND)

C’est exactement ce qui s’est passé pour la firme chinoise Kun Hou Mining, de 2013 à 2015, selon un rapport de l’ONG Global Witness. Pour extraire l’or de la rivière Ulindi, située au Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo, elle a su jouer du droit coutumier en place. Elle s’est appuyée sur la corruption des autorités locales et le soutien de milices opérant sur le territoire pour avoir accès aux mines. En échange, elle leur a envoyé des liasses de billets, des armes et des rations alimentaires. Le butin récolté a pris le large vers Dubaï. Résultat : dans la province du Sud-Kivu, l’extraction de l’or n’a officiellement généré aucun revenu fiscal.

Une histoire parmi tant d’autres pour ce pays de la région des Grands Lacs. La richesse de son sous-sol et la faiblesse de ses institutions se conjuguent pour en faire un terrain d’affrontement où les droits de l’Homme sont bafoués. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la Seconde Guerre du Congo (1998-2003) a été le conflit le plus meurtrier et ses répercussions n’ont pas cessé de secouer le pays.

L’influence des entreprises étrangères sur le sol africain est loin d’être négligeable quand on sait qu’elles représentent 60 % du total des firmes. Si elles ne sont pas tenues de rendre des comptes, elles deviennent des facteurs d’instabilité majeurs pour le continent. Mais toutes n’ont pas le même profil. Pour les firmes implantées dans les ex-colonies, les comportements sont différents.

Qui paye un tribut aux milices sur place?

Certaines multinationales jouissent de la protection des États africains grâce aux liens historiques qui les unissent. Ici, le passé colonial imprègne encore le tissu économique. De nombreuses recherches scientifiques ont souligné la proximité qui persiste entre les firmes des anciens colons et les gouvernements des anciennes colonies. Les entreprises reçoivent une attention toute particulière de la part de l’État et sont plus facilement protégées par l’armée. Cela leur offre une marge de manœuvre plus importante dans l’exploitation des ressources.

Les quatre économistes rejoignent ce consensus. Leurs estimations suggèrent que ces multinationales n’ont pas d’incidence significative sur l’augmentation de la violence. Toutefois, comme elles ne représentent qu’un cinquième de l’échantillon de firmes étrangères qu’ils étudient, ils invitent à continuer les analyses.

Les entreprises nord-américaines ou chinoises par exemple, doivent généralement faire face à l’insécurité sans bénéficier de protection externe. Pour l’obtenir, elles sont prêtes à payer le prix. Bien souvent, la rançon qu’elles payent alimente les activités rebelles et les trafics illégaux. Cet argent permet aux milices de se maintenir en place et d’étendre leur zone d’influence.

Comment pacifier les conflits?

Des initiatives visant à modifier les pratiques des entreprises se sont peu à peu mises en place. Parmi elles, la section 1502 de la loi Dodd-Franck de 2010 qui visait principalement le commerce avec la République Démocratique du Congo. Bien que menacée par l’administration Trump, elle impose aux entreprises américaines de révéler l’origine des minerais qu’elles utilisent.

De telles mesures de transparence sont-elles efficaces en pratique ? Les auteurs se sont penchés sur les multinationales qui ont signé l’ICMN(International Council on Mining and Metals), pour promouvoir la responsabilité sociale des entreprises. Pour vérifier l’efficacité de telles mesures, les quatre économistes localisent les entreprises signataires et étudient leur correspondance avec les conflits. Le résultat semble encourageant puisque les signataires n’ont aucun effet sur la violence. Une bonne nouvelle pour ces régions où de nombreuses initiatives fleurissent depuis quelques années. Mais les entreprises ne sont pas les seuls leviers.

De nouvelles initiatives de la part des Etats

Le 9 avril, le gouvernement nigérian a décidé de bannir toute activité minière dans la région de Zamfara, pour restaurer la paix. Le ministre des Mines et du Développement sidérurgique, Abubakar Bwari, a précisé :

« Lorsque nous visons le développement d’activités économiques, nous devons aussi penser aux aspects humains et aux pertes humaines dont nous sommes témoins ».

Pour ce faire, le gouvernement a donné 48 heures aux étrangers impliqués dans les activités minières pour quitter son territoire.

Un ministre congolais atterrit sous escorte des Nations unies pour entamer des pourparlers avec des groupes rebelles (photo prise en 2014).
Un ministre congolais atterrit sous escorte des Nations unies pour entamer des pourparlers avec des groupes rebelles (photo prise en 2014). (United Nations/Flickr, CC BY-NC-ND)

Comme le Nigeria, les États africains ont un rôle de premier plan dans la stabilisation de leur territoire. Ils doivent lutter contre la corruption qui gangrène leurs institutions et sert de caution aux activités illégales. Une Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), s’est créée en 2003 avec l’objectif de créer une norme pour respecter la traçabilité en matière de ressources pétrolières, gazières et minérales. Elle s’applique aujourd’hui à 52 pays à travers le monde. Selon l’étude des auteurs, la participation des États africains à cette ITIE a des répercussions positives sur l’incidence des conflits (même si leur adhésion est relativement récente et que les calculs nécessiteraient davantage de données). L’exacerbation de la violence due à une hausse des prix en est amoindrie.

À travers la traçabilité des minerais, les États reprennent aussi la main sur leurs ressources. Le Niger et le Nigeria ont signé le 26 mars 2019 un mémorandum d’entente afin de mutualiser leurs efforts dans le secteur minier et ainsi augmenter sa contribution au PIB. De nouveaux codes miniers ont éclos pour renégocier la position des compagnies étrangères dans l’industrie minière. Le dernier en date est celui de la République Démocratique du Congo qui a imposé de nouvelles taxes en mars 2018. Le nouveau Président Félix Tshisekedi pourrait désormais aller plus loin, toujours avec le même objectif : permettre au pays de générer plus de revenus grâce à ces ressources. La RDC ne fait que suivre une dynamique entamée par bien d’autres pays depuis déjà une dizaine d’années (l’Afrique du Sud, le Maroc, le Mali, le Sénégal, le Niger, la Guinée ou encore le Burkina Faso par exemple).

L’effet de telles mesures de traçabilité et de transparence est complexe : certaines recherches montrent par exemple que le Dodd-Frank Act, au lieu de réduire l’insécurité, a notamment incité les groupes armés à réorienter leurs actions vers des actes plus violents, comme le pillage des populations locales. Selon le contexte et l’application qui est faite de la mesure, les effets peuvent varier. Ces mécanismes sont récents et encore peu étudiés, c’est pourquoi les auteurs appellent à de nouvelles analyses. Toutefois, ces premiers résultats encouragent les États à mettre en place des mesures pour contrer ces pratiques illicites. Surtout, ils intiment aux entreprises d’assumer leurs responsabilités lorsqu’elles s’installent dans un territoire minier.

Cet article a été rédigé par Claire Lapique en collaboration avec Nicolas Berman, et publié dans la revue « Dialogues économiques » de l’AMSE, l’école d’économie d’Aix-Marseille, en partenariat avec The Conversation France.The Conversation

Nicolas Berman, Chercheur en économie, CNRS, Aix-Marseille School of Economics (AMSE), Aix-Marseille Université (AMU)
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Source: France info

Selon l’économiste Nicolas Berman, les groupes implantés en Afrique tiennent un rôle dans l’augmentation de la violence dans les régions où ils sont implantés. Il revient dans The Conversation sur une étude menée avec d’autres chercheurs sur cette question.

Qui fait quoi dans les conflits miniers en Afrique ? Traquer l’origine des minerais n’est pas chose aisée pour les multinationales. Pourtant, face à l’ampleur des dégâts humains et sociaux, leur responsabilité est fortement engagée. Dans un récent article scientifique, Nicolas Berman, Mathieu Couttenier, Dominic Rohner, et Mathias Thoenig montrent que la présence de firmes étrangères en Afrique augmente la violence des territoires miniers. Depuis peu, les firmes, ONG et États multiplient les initiatives de transparence. Les auteurs se penchent sur leur impact sur la stabilité dans ces régions.

En février 2019, Apple s’est engagé à améliorer la traçabilité de ses matières premières. Dès 2017, la firme avait été saluée par l’ONG Amnesty International pour avoir publié les noms de ses fournisseurs de cobalt afin d’éviter d’alimenter le travail des enfants en République Démocratique du Congo (RDC). La firme est membre de l’initiative RMI (Responsible minerals initiative), un organisme visant à faire respecter les droits de l’Homme dans la chaîne d’approvisionnement.

Ces initiatives contrastent avec les pratiques actuelles de la plupart des entreprises. Souvent implantées en Afrique, là où les sous-sols regorgent de matières premières, elles contribuent à alimenter un terrain déjà très conflictuel. Leur rôle dans l’augmentation de la violence en Afrique a été détaillé par un article scientifique des économistes Nicolas Berman, Mathieu Couttenier, Dominic Rohner, et Mathias Thoenig.

Les auteurs s’appuient sur une étude géolocalisée mettant en parallèle la présence des firmes et l’occurrence des conflits miniers. Ils ont quadrillé l’Afrique par zones de 55 sur 55 kilomètres pour analyser l’impact de l’augmentation du prix de 14 minerais. Leurs résultats suggèrent qu’une hausse des prix des matières premières augmente la violence uniquement dans les zones exploitées par des firmes étrangères.

Des pratiques douteuses

Pourquoi une telle différence entre les entreprises domestiques et étrangères ? Une des explications avancées est celle de leur vulnérabilité par rapport aux extorsions rebelles. Alors que les entreprises domestiques disposent généralement de la protection de l’armée ou de l’État, les multinationales étrangères doivent faire sans. Si elles s’implantent dans des zones instables, comme c’est le cas dans beaucoup de territoires miniers, elles doivent composer avec les pratiques des groupes en place. Là où règne le non-droit, elles s’adaptent.

Joseph King.
Joseph King. (Joseph King/Flickr, CC BY-NC-ND)

C’est exactement ce qui s’est passé pour la firme chinoise Kun Hou Mining, de 2013 à 2015, selon un rapport de l’ONG Global Witness. Pour extraire l’or de la rivière Ulindi, située au Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo, elle a su jouer du droit coutumier en place. Elle s’est appuyée sur la corruption des autorités locales et le soutien de milices opérant sur le territoire pour avoir accès aux mines. En échange, elle leur a envoyé des liasses de billets, des armes et des rations alimentaires. Le butin récolté a pris le large vers Dubaï. Résultat : dans la province du Sud-Kivu, l’extraction de l’or n’a officiellement généré aucun revenu fiscal.

Une histoire parmi tant d’autres pour ce pays de la région des Grands Lacs. La richesse de son sous-sol et la faiblesse de ses institutions se conjuguent pour en faire un terrain d’affrontement où les droits de l’Homme sont bafoués. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la Seconde Guerre du Congo (1998-2003) a été le conflit le plus meurtrier et ses répercussions n’ont pas cessé de secouer le pays.

L’influence des entreprises étrangères sur le sol africain est loin d’être négligeable quand on sait qu’elles représentent 60 % du total des firmes. Si elles ne sont pas tenues de rendre des comptes, elles deviennent des facteurs d’instabilité majeurs pour le continent. Mais toutes n’ont pas le même profil. Pour les firmes implantées dans les ex-colonies, les comportements sont différents.

Qui paye un tribut aux milices sur place?

Certaines multinationales jouissent de la protection des États africains grâce aux liens historiques qui les unissent. Ici, le passé colonial imprègne encore le tissu économique. De nombreuses recherches scientifiques ont souligné la proximité qui persiste entre les firmes des anciens colons et les gouvernements des anciennes colonies. Les entreprises reçoivent une attention toute particulière de la part de l’État et sont plus facilement protégées par l’armée. Cela leur offre une marge de manœuvre plus importante dans l’exploitation des ressources.

Les quatre économistes rejoignent ce consensus. Leurs estimations suggèrent que ces multinationales n’ont pas d’incidence significative sur l’augmentation de la violence. Toutefois, comme elles ne représentent qu’un cinquième de l’échantillon de firmes étrangères qu’ils étudient, ils invitent à continuer les analyses.

Les entreprises nord-américaines ou chinoises par exemple, doivent généralement faire face à l’insécurité sans bénéficier de protection externe. Pour l’obtenir, elles sont prêtes à payer le prix. Bien souvent, la rançon qu’elles payent alimente les activités rebelles et les trafics illégaux. Cet argent permet aux milices de se maintenir en place et d’étendre leur zone d’influence.

Comment pacifier les conflits?

Des initiatives visant à modifier les pratiques des entreprises se sont peu à peu mises en place. Parmi elles, la section 1502 de la loi Dodd-Franck de 2010 qui visait principalement le commerce avec la République Démocratique du Congo. Bien que menacée par l’administration Trump, elle impose aux entreprises américaines de révéler l’origine des minerais qu’elles utilisent.

De telles mesures de transparence sont-elles efficaces en pratique ? Les auteurs se sont penchés sur les multinationales qui ont signé l’ICMN(International Council on Mining and Metals), pour promouvoir la responsabilité sociale des entreprises. Pour vérifier l’efficacité de telles mesures, les quatre économistes localisent les entreprises signataires et étudient leur correspondance avec les conflits. Le résultat semble encourageant puisque les signataires n’ont aucun effet sur la violence. Une bonne nouvelle pour ces régions où de nombreuses initiatives fleurissent depuis quelques années. Mais les entreprises ne sont pas les seuls leviers.

De nouvelles initiatives de la part des Etats

Le 9 avril, le gouvernement nigérian a décidé de bannir toute activité minière dans la région de Zamfara, pour restaurer la paix. Le ministre des Mines et du Développement sidérurgique, Abubakar Bwari, a précisé :

« Lorsque nous visons le développement d’activités économiques, nous devons aussi penser aux aspects humains et aux pertes humaines dont nous sommes témoins ».

Pour ce faire, le gouvernement a donné 48 heures aux étrangers impliqués dans les activités minières pour quitter son territoire.

Un ministre congolais atterrit sous escorte des Nations unies pour entamer des pourparlers avec des groupes rebelles (photo prise en 2014).
Un ministre congolais atterrit sous escorte des Nations unies pour entamer des pourparlers avec des groupes rebelles (photo prise en 2014). (United Nations/Flickr, CC BY-NC-ND)

Comme le Nigeria, les États africains ont un rôle de premier plan dans la stabilisation de leur territoire. Ils doivent lutter contre la corruption qui gangrène leurs institutions et sert de caution aux activités illégales. Une Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), s’est créée en 2003 avec l’objectif de créer une norme pour respecter la traçabilité en matière de ressources pétrolières, gazières et minérales. Elle s’applique aujourd’hui à 52 pays à travers le monde. Selon l’étude des auteurs, la participation des États africains à cette ITIE a des répercussions positives sur l’incidence des conflits (même si leur adhésion est relativement récente et que les calculs nécessiteraient davantage de données). L’exacerbation de la violence due à une hausse des prix en est amoindrie.

À travers la traçabilité des minerais, les États reprennent aussi la main sur leurs ressources. Le Niger et le Nigeria ont signé le 26 mars 2019 un mémorandum d’entente afin de mutualiser leurs efforts dans le secteur minier et ainsi augmenter sa contribution au PIB. De nouveaux codes miniers ont éclos pour renégocier la position des compagnies étrangères dans l’industrie minière. Le dernier en date est celui de la République Démocratique du Congo qui a imposé de nouvelles taxes en mars 2018. Le nouveau Président Félix Tshisekedi pourrait désormais aller plus loin, toujours avec le même objectif : permettre au pays de générer plus de revenus grâce à ces ressources. La RDC ne fait que suivre une dynamique entamée par bien d’autres pays depuis déjà une dizaine d’années (l’Afrique du Sud, le Maroc, le Mali, le Sénégal, le Niger, la Guinée ou encore le Burkina Faso par exemple).

L’effet de telles mesures de traçabilité et de transparence est complexe : certaines recherches montrent par exemple que le Dodd-Frank Act, au lieu de réduire l’insécurité, a notamment incité les groupes armés à réorienter leurs actions vers des actes plus violents, comme le pillage des populations locales. Selon le contexte et l’application qui est faite de la mesure, les effets peuvent varier. Ces mécanismes sont récents et encore peu étudiés, c’est pourquoi les auteurs appellent à de nouvelles analyses. Toutefois, ces premiers résultats encouragent les États à mettre en place des mesures pour contrer ces pratiques illicites. Surtout, ils intiment aux entreprises d’assumer leurs responsabilités lorsqu’elles s’installent dans un territoire minier.

Cet article a été rédigé par Claire Lapique en collaboration avec Nicolas Berman, et publié dans la revue « Dialogues économiques » de l’AMSE, l’école d’économie d’Aix-Marseille, en partenariat avec The Conversation France.The Conversation

Nicolas Berman, Chercheur en économie, CNRS, Aix-Marseille School of Economics (AMSE), Aix-Marseille Université (AMU)
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Source: France info

Post précédent

Etats-Unis : un milliardaire paye les dettes de centaines d’étudiants

Prochain article

Tiken Jah Fakoly : le reggaeman ivoirien salue le réveil des jeunes Africains contre les dictateurs

EVENT NEWS TV

EVENT NEWS TV

Prochain article

Tiken Jah Fakoly : le reggaeman ivoirien salue le réveil des jeunes Africains contre les dictateurs

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

EVENT NEWS TV

SIEGE SOCIAL : Paris - France

Directeur de Publication: Paul-Henri MENARD

Directeur de Rédaction: Blaise BONSIE

Régie Publicitaire France: +33(0)7 58 45 60 10
Numéro WhatsApp : +33(0)7 58 45 60 10
email: eventnewstv15@gmail.com

Régie Publicitaire Côte d'Ivoire:
email: eventnewstv15@gmail.com

SUIVEZ-NOUS SUR LES RESEAUX

© Copyright 2022, Tous Droits Réservés - www.eventnewstv.tv -  | Designed by EMD SOFTWARE

Pas de résultat
View All Result
  • POLITIQUE
  • ÉCONOMIE
  • SOCIÉTÉ
  • CULTURE
  • SPORT
  • SANTÉ
  • AFRIQUE & MONDE

© 2022 Event News TV - Copyright Tous Droits Réservés.

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Create New Account!

Fill the forms bellow to register

All fields are required. Log In

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist