Plus d’un tiers des personnes sous-alimentées dans le monde, soit 278 millions, vivaient sur le continent africain en 2021. Au total, entre 702 et 828 millions d’individus souffrent de la faim. C’est près de 10 % de la population mondiale. Les chiffres de l’insécurité alimentaire sont en hausse sur tous les continents, selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’état de la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde.
« Après une aggravation entre 2019 et 2020 dans la majeure partie de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine et des Caraïbes, explique-t-on, la prévalence de la sous-alimentation (état de privation énergétique mesurée sur plus d’un an) a continué d’augmenter en 2021 dans la plupart des sous-régions, mais à un rythme plus lent ». Cependant, par rapport à 2019, la plus forte hausse en termes de pourcentage et de nombre de personnes s’observe sur le continent africain où une personne sur cinq est concernée par la faim.
Une écrasante majorité privée d’une alimentation saine
Par ailleurs, en 2020, quelque 3,1 milliards de personnes dans le monde n’étaient pas en mesure de s’offrir une alimentation saine en raison de l’augmentation du coût de la vie. « Ce chiffre supérieur de 112 millions à celui de 2019 s’explique par l’inflation des prix à la consommation des produits alimentaires provoquée par les répercussions économiques de la pandémie de Covid-19 et des mesures mises en place pour l’endiguer », précise le rapport de la FAO. Le continent africain comptait, à lui seul, plus d’un milliard de personnes, soit près de 80% de sa population, qui n’ont pas accès à une alimentation saine. Le coût de cette dernière est estimé à 3,46 dollars américains (3,43 euros) par jour et par individu.
« On constate avec beaucoup d’inquiétude que le niveau de la faim sur la planète a augmenté en flèche depuis 2019 », a réagi Guillaume Compain, chargé de campagne agriculture et sécurité alimentaire chez Oxfam France, suite à la publication du rapport le 6 juillet. « Le plus choquant dans cette situation est que la principale cause n’est pas tant un déficit global de production qu’un système alimentaire mondial profondément inégal et déséquilibré, qui rend l’accès aux denrées alimentaires très difficile voire impossible pour les populations les plus vulnérables », a-t-il souligné.