Injustement arrêté, mardi 11 septembre 2018, devant son établissement, l’université méthodiste, théâtre d’un affrontement entre la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) et la Police nationale, Traore Aboubakar Sidick (20 ans), étudiant en Licence 1 à la faculté de sciences economiques et de gestion, est condamné à trois mois d’emprisonnement.
Au mauvais endroit, au mauvais moment, Traoré Aboubakar Sidick l’était dans la matinée du mardi 11 septembre 2018. De retour des congés d’Abengourou, lundi 10 septembre, Traoré Aboubakar Sidick, étudiait pour la deuxième session de ses examens de fin d’année. Le domicile de son tuteur, Pasteur Zamé, est contigu à l’université méthodiste, une école confectionnelle. Vêtu d’une culotte, d’un tee-shirt, des cahiers dans les mains, Traoré Aboubakar Sidick franchit à peine le portail de l’internat (MAPE) situé à quelques encablures de l’université Félix Houphouet Boigny (FHB) de Cocody. Il était loin de s’imaginer des affrontements entre militants de la FESCI et les policiers du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) que rien ne présageait. En situation défavorable face à l’intifada des étudiants Fescistes car repoussés à l’extérieur de l’université FHB, les policiers jettent leur dévolu sur tous les passants. Voulant absolument tenir la dragée haute à leurs adversaires du jour, les policiers saisissent le jeune homme à la ceinture et le font monter manu militari dans leur cargo malgré l’opposition des riverains (le vigile de l’université méthodiste et des jeunes qui font les photocopies). Une semaine plus tard, il est conduit au grand pénitencier d’Abidjan (MACA), condamné à trois fermes d’emprisonnement suite à une audience au cours de laquelle le procureur soutient qu’il est membre de la FESCI sans fournir les preuves d’une telle allégation. Son tuteur, le pasteur Zamé aura beau plaider son innocence mais en vain. C’est la croix et la bannière pour ses parents qui ne savent plus à quel saint se vouer. Sa mère Sokonan Sylla, jointe par téléphone, affirme mordicus que cette école confectionnelle n’accepte nullement des mouvements estudiantins tels que la FESCI. Impossible donc que son fils soit mêlé à une quelconque grève de ce mouvement.
Des rafles tous azimuts
Traoré Aboubakar Sidick n’est que l’arbre qui cache la forêt. Cette folle journée du mardi 11 septembre 2018 a été préjudiciable à Diallo N’guessan Djibril, nouveau bachélier. Le baccalauréat A en poche, Djibril n’aura même pas eu le temps de s’accoquiner avec le célébrissime mouvement estudiantin (FESCI). Il attendait réligieusement les résultats de son orientation prévus samedi 15 septembre. Sa sœur aînée, Touré Yolande, revient sur les circonstances de son arrestation. « Je devais signer les documents de son petit frère en classe de Première A au lycée classique d’Abidjan qui lui permettraient d’acheter sa carte de bus. Empêchée, j’ai confié cette tâche à Djibril. C’est là qu’il a été arrêté. », a-t-elle indiqué. Comme elle, detresse, angoisse et déprime rongent les parents de Kone Youssouf Aziz, étudiant en première année à la faculte d’agriculture tropicale option animale aux cours LOKO et de Danho Junior kamel, étudiant en Licence 2, en faculté de sciences economiques et de gestion(UFHB)
CYRILLE NAHIN