Après Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ainsi que leurs très nombreux fidèles dont des anciens ministres et des officiers supérieurs de l’armée ivoirienne, Soro Guillaume vient de prendre sa part de 20 ans de prison. Moyen démocratique du pouvoir Alassane Ouattara de taire ses adversaires politiques.
Le mardi 28 avril 2020 en effet, l’ancien chef de la rébellion, ancien premier ministre et ancien président de l’assemblée nationale, Soro Kigbafori Guillaume a été condamné par la justice ivoirienne à 20 années de prison, 45 milliards de F.CFA d’amande, à la confiscation de sa résidence privée sise à Marcory-Biétry et à la privation de ses droits civiques. De plus, un nouveau mandat d’arrêt a été délivré contre lui.
Sauf en cas d’appel, cette sentence conclut le procès relatif aux accusations portées contre Guillaume Soro depuis son retour ( au pays) manqué, le 23 décembre 2019 pour, avait fait savoir le procureur Adou Richard: « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire, détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliardes de F.CFA ». Le procès du jour a spécialement porté sur « le recel de détournement de deniers publics et le blanchiment de capitaux »
Les avocats de Guillaume Soro pour qui ces accusations visent à empêcher leur client de prendre part à la présidentielle d’octobre 2020 n’ont pas pris à ce procès qui n’a duré que quelques heures.
Dejà le 26 avril dernier, le collectif des avocats Français de l’ancien chef de guerre, aujourd’hui en exil politique en France avait prié le président Alassane Ouattara de veiller à l’application de la décision de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) qui se prononçant mercredi 22 avril sur cette affaire (entre les autorités ivoirienne et leur ancien allié) a demandé à l’Etat Ivoirien, « la suspension du mandat d’arrêt émis contre Soro Guillaume ainsi que la suspension des actions de justice en cours contre ses proches dont des députés ». Ces avocats n’entendent d’ailleurs pas s’arrêter là. Ils envisagent d’autres actions dans les tous prochains jours.
« La tenue d’un procès , au mépris des droits de la défense et de l’autorité de la décision de la CADHP, consacrerait la fin de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire. Les engagements internationaux et panafricains s’imposent aux juges nationaux. Nous interpellons le président de la république » a réagit Me Robin Binsard du barreau de Paris au procès du jour .
Pour sa part, Guillaume Soro semble nullement ébranlé par cette décision de justice à son encontre. « Je demeure candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Et je la gagnerai par la grace de Dieu. Seul le peuple souverain décidera » a-t-il tweeter ce jour.
Blaise BONSIE