L’école des familles, créée à l’initiative de plusieurs personnes de l’Opus Dei, qui en assurent l’aumônerie, croise le fer avec Jean André Ahipeaud, président directeur général de J3A Software Group France sur un terrain de 3000 m2 sis à Abatta, S/P de Bingerville.
Accaparement d’un terrain de 3000 m2 mitoyen au sien de 3,3 hectares. C’est le résumé de cet énième feuilleton relatif au conflit foncier après l’affaire Ali Fawaz contre Orphelin Boundy qui a sécoué la Côte d’Ivoire. Mardi 8 mai 2018, Jean André Ahipeaud prend la presse à témoin dans le conflit qui l’oppose aux établissements Ecole des familles conduits par des membres de la richissime organisation Opus Dei. Dans un ordre chronologique, Jean André Ahipeaud situe l’acquisition de ce terrain dans le cadre du redéploiement des activités de J3A Software Group France (fabriquant les tablettes numériques Saturn) dont il est le directeur général, en Afrique avec Abidjan pour siège régional.
Preuves à l’appui, le PDG Ahipeaud retrace l’acquisition du terrain de 3000 m2 à Abatta Extension auprès de la famille Atchado représentée par le chef de famille Yapi Victor le 21 novembre 2007, l’obtention de la lettre d’attribution au cadastre et à la sous-préfecture en décembre 2007, l’introduction de la demande d’Arrêté de Concession Définitive (ACD) après plusieurs mois d’enquête de commodo et d’incommodo en 2008. Il précise que le relevé topographique indiquait que son terrain était le premier à être borné dans les environs. Les terrains restants appartenant tous à la famille Atchado qui lui a vendu le sien.
2010 : Début du calvaire de Jean André Ahipeaud
La joie de Ahipeaud de doter sa structure d’une représentation sous-régionale dans son pays en vue de donner du travail à ses concitoyens va se muer en un véritable calvaire avec l’entrée en scène de Ousmane Dembélé, enseignant au département de géographie à l’université Félix Hpuphouet Boigny d’Abidjan-Cocody. Démarcheur depuis des décennies dans ce village, Ousmane Dembélé est accusé par des jeunes d’Abatta de se sucrer sur le dos de leurs parents. Intermédiaire de Famille et Education, le démarcheur qui vend le m2 à 25 millions selon une source originaire du village, somme Ahipeaud d’abandonner son terrain pour un autre. Niet, repond ce dernier qui profite pour clôturer son terrain et l’enregistrer au tribunal d’Abidjan par un huissier de justice. En 2013, Sodecaf Construction, appartenant à Martin Frigola, l’un des fondateurs de Famille et Education detruit un pan (70m) de la clôture du terrain d’Ahipeaud. Condamnée en novembre 2014 à la réparation du préjudice posé, elle s’exécute et refait la clôture. Décembre 2014, Famille et Education fait une offre d’achat à Ahipeaud par le biais de son avocat Me Enokou Gustave. Ce dernier oppose à nouveau un refus catégorique. Pendant ce temps, la demande d’ACD d’Ahipeaud reste sans suite tandis qu’un ACD est délivrée à Famille et Education en août 2015, intégrant la parcelle d’Ahipeaud dans la sienne. Janvier 2017, Ahipeaud porte plainte contre Famille et Education pour faux et usage de faux. Contre la famille Atchado, il porte plainte pour abus de confiance. Celle-ci le reconnaît comme l’unique propriétaire de la parcelle de 3000m2. La Cour suprême a déclaré son dossier irrecevable car hors délai de recours.
La réaction de Famille et Education
Joint par téléphone, Assi, responsable du dossier chez Famille et Education soutient n’avoir pas acheté de terrain avec Ahipeaud mais plutôt avec les villageois. A l’en croire, Ahipeaud a choisi la voie du dénigrement à travers une campagne médiatique plutôt que d’attendre le verdict de la Justice. « Il (Jean André Ahipeaud Ndlr) a été débouté par la Justice, au pénal. Qu’il attende le verdict. Il revient au juge de trancher. », a-t-il indiqué accusant Ahipeaud d’avoir sequestré les villageois vendeurs avec l’aide du commissaire de Bingerville. « Une plainte a été déposée contre ce commissaire au tribunal militaire. », a-t-il revélé. L’affaire suit son cours. La pression est énorme sur les épaules du PDG Ahipeaud qui n’a pu obtenir un Arrêté de Concession Définitive (ACD) en raison de ce conflit foncier malgré les fonds octroyés par le Conseil d’administration de la J3A Software Group France.
Cyrille NAHIN