En Côte d’Ivoire, de 2010 à 2024, pour passer de la joie à la tristesse totale, il n’y a point de transition.
Le bonheur tant recherché depuis fin 2010 s’est mué au fil des années comme un caméléon, en un désespoir béant qui pousse de nos jours les populations à se ôter la vie, de façon spectaculaire, en Éburnie. De l’Être : l’espoir du vrai vivre ensemble dans la quiétude et le bonheur, l’Ivoirien est passé au Désêtre : le désespoir puis, enfin, aujourd’hui, au Néant : la mort comme son pain quotidien.
En 2010, le programme de société, vuvuzélé par les médias occidentaux était si audible, attrayant et très inspirant que même vu de l’extérieur, tous ont jubilé de joie : au moins 25 à 50 logements sociaux à 25 mille le mois, le développement harmonieux de la Côte d’Ivoire, l’augmentation des prix des produits agricoles, surcharger le panier de la ménagère, le succès dans le domaine de l’éducation, la gestion efficace des derniers publiques, caractère arc-en-ciel des promotions dans l’administration… et des programmes respectant la dignité humaine.
Ce bonheur tant rêvé s’est très vite mué en un gros désespoir car de 2010 à nos jours, les logements sociaux peinent à pousser comme des champions malgré les grandes pluies de la croissance économique à plusieurs chiffres tant annoncée et soutenues par les Institutions au pays de l’Oncle Sam.
Au niveau du développement des infrastructures, le visage constaté entre les Communes d’Abidjan, entre les villes de l’intérieur et entre les villages nous rappelle tristement Tanga Nord et Tanga Sud dans Ville Cruelle (Village Dongouiné à Danané sur l’axe Côte d’Ivoire-Guinée est électrifié mais tous ses voisins (Kiampleu, Yèleu…) sont dans les pénombres).
Au plan agricole, la méthode de fixation des prix des produits est identique aux vagues marines, suivies des explications de textes non suivies par les populations parce que trop mystiques.
Le comportement ridicule du café, cacao, hévéa d’Éburnie sur le marché international ne peut que perforer les poches des citoyens. D’où le passage obligatoire du panier de la ménagère au petit sachet de couleur mortuaire pour éviter d’être la risée de tous.
Au plan éducatif, la « capturation » du Woody de Mama par « Sarko » a donné naissance au passage obligatoire d’une classe à une autre car faire doubler un enfant, a-t-on appris, c’est mettre le pays en retard. L’avènement de la nouvelle monture éducative bagouéienne vise certes à corriger les tirs mais toujours est-il que de 2010 à 2020, c’est une décennie de promotion d’analphabètes des temps que le laboratoire éducatif a produit piteusement, honteusement, lamentablement et gauchement contre le gré des pédagogues pour plaire aux donateurs comme un griot-mendiant qui fait » l’atalakou » d’un riche voleur pour survivre.
Sur le plan de gestion des ressources, autant des pluies de milliards de nos francs sont annoncées pour réaliser les travaux, autant les dirigeants rattrapés se servent en plusieurs milliards, au nez et à la barbe du Günther. Comme si on pisse sur le mur puis ça ne va nulle part. En clair, la couleur non multiforme des choisis du peuple ne peut que pousser ces rattrapés à agir ainsi.
Enfin, le procès de réalisation de nombre de projets ces dernières années semble très peu prendre en compte les volets sensibilisation pour montrer leur bien-fondé, l’écoute-active pour identifier les attentes réelles des populations concernées et la motivation des populations cibles à se déplacer pour préserver leur dignité, avant tout début de travaux. À preuve, c’est souvent très tard les nuits ou très tôt les matins que John Garang rentre en actions, appuyé de forces très parallèles pour imposer la conjugaison du verbe « quitter » aux pauvres populations paisibles.
Le paracétamol politique utilisé pour soulager les Ivoiriens après la longue crise militaro-politique est devenu très amer, comme nivaquine. Les politiques, médecins par excellence spécialisés en le traitement des grands maux se doivent de se solidifier, sans roublardise de type boulanger, pour inciter les populations à prendre démocratiquement leurs responsabilités en 2025…dans le but de rendre à César ce qui, de Droit est, afin d’éviter encore et encore des SUICIDES COLLECTIFS.
Nunva Pierrot