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Accueil SOCIÉTÉ

En Côte d’Ivoire, les prisonniers vivent dans «des conditions inhumaines»

EVENT NEWS TV Par EVENT NEWS TV
3 avril 2020
dans SOCIÉTÉ
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En urgence et face à la pandémie de Covid-19, les autorités ont suspendu pendant un mois les visites dans les 34 prisons du pays. Une nouvelle difficulté pour les détenus déjà sous-alimentés et fragilisés par des conditions sanitaires désastreuses.

Abidjan (Côte d’Ivoire), de nos correspondants.– Dans la cour centrale de la maison d’arrêt et de correction (MACA) d’Abidjan, la lumière du jour s’évanouit sur les façades craquelées. Les détenus sont en train de rejoindre leur cellule avec nonchalance quand des cris et des bruits métalliques en saccades déchirent le ciel. « Aidez-nous, on nous laisse mourir à l’abandon ! »

Des hommes se sont suspendus aux grillages qui ceignent l’espace de promenade. Les gardes ne bronchent pas. À chaque visite de l’extérieur, institutions ou représentants d’ONG, c’est pareil : les détenus secouent les grilles pour attirer leur attention, comme si ceux-ci ne savaient pas déjà que les prisonniers vivent ici dans des « conditions de détention inhumaines », selon leurs propres termes.

Avec l’arrivée du Covid-19 sur le continent africain (4 760 cas, 146 morts en date du 30 mars), les visites, officielles comme personnelles, dans les centres de détention de Côte d’Ivoire (165 cas confirmés à ce jour, 1 mort) sont désormais proscrites. La direction de l’administration pénitentiaire a établi la suspension jusqu’au 16 avril, « vu l’extrême virulence et la rapidité d’expansion dudit virus tout comme la grande vulnérabilité de la population carcérale, notamment en raison de son confinement et de la proximité entre ses différentes composantes ». L’impossibilité de voir ses proches et la menace du Covid-19 : une nouvelle difficulté pour des détenus dépendant de l’extérieur, sous-alimentés et fragilisés par des conditions sanitaires désastreuses.

Souleymane* a atterri dans l’« enfer » de la MACA il y a trois mois. Ce trentenaire n’a pas vraiment le profil d’un bandit de grand chemin. Une consommation occasionnelle de gnanb (cannabis), un contrôle de police en sortant d’un taxi, de l’herbe trouvée dans son sac de fruits… « Une manipulation des flics, accuse-t-il. J’ai jamais eu ça sur moi, on m’a dit qu’ils l’avaient trouvée dans mon sac mais une fois au commissariat. » Il a pris un an ferme.

Le jeune homme n’a plus les dreadlocks qu’on lui connaissait avant son incarcération. Boule à Z-jogging-T-shirt-claquettes : il arbore désormais l’appareil classique du prisonnier… et des colliers de perles semblent incrustés dans la chair de ses bras et de ses pieds. « Je ne sais pas ce que j’ai, tout mon corps me gratte. Je suis allé à l’infirmerie mais on ne me dit pas ce que j’ai. »

Pour le moment, Souleymane a eu de la chance. Grâce au soutien de sa famille qui lui envoie de l’argent, il a pu payer son chef de cellule : un prisonnier dominant qui, avec l’assentiment des gardiens, prend en charge l’organisation d’un groupe de détenus. 15 000 CFA (23 euros) c’est le montant du « baygon » qu’il a payé à son arrivée : une taxe informelle, baptisée du nom de l’antiparasitaire, pour dormir sur un matelas pourri. Un luxe ici. Il croyait ainsi se prémunir des maladies et acheter un peu de confort.

Tous n’ont pas les moyens de s’acquitter de ce racket hebdomadaire : les laissés-pour-compte, sans argent, trouvent une petite place par terre, souvent à l’entrée des toilettes. « Eux tombent très vite malades, assure le jeune homme. J’ai vu ici des choses que je ne pensais jamais voir de ma vie, j’ai vu des gens dans des états… Je n’aurais même pas imaginé que ce soit possible… »

Construite sur un modèle de prison française à la fin des années 1970, la MACA se situe en périphérie d’Abidjan, aux confins du quartier populaire de Yopougon et en lisière de la forêt du Banco. Lors de notre passage, le tableau des entrées et sorties affichait 7 761 détenus pour une capacité initiale de 1 500 places. Dégradée, surpeuplée, la MACA, plus grande prison d’Afrique de l’Ouest, tient enfermés près de la moitié des détenus ivoiriens, avec une densité carcérale de 550 %, comme dans les prisons de Man et de Bouaké. Elle est en moyenne de 300 % dans les autres prisons à travers le pays.

« Est-ce que la surpopulation carcérale permet de pouvoir respecter les mesures de l’État [interdiction des rassemblements de population de plus de 50 personnes – ndlr] ? Comment, à plusieurs dizaines dans une cellule, les détenus peuvent se tenir à un mètre les uns des autres ? », s’inquiète Paul Agaman, président de l’Observatoire des lieux de détention en Côte d’Ivoire (ObsLid).

Avec un tel taux de remplissage, toute la vie y est affectée : dans les petites cellules prévues pour 20 vivent 60 à 70 personnes. Les plus grandes, prévues pour 40, voient leur nombre passer au-dessus de la barre des 100. « On ne peut pas tous dormir en même temps, certains sont assis, d’autres allongés mais pas sur le dos, il n’y a pas de place, on doit se mettre sur le côté, tête-bêche », explique Souleymane*.

À cela s’ajoutent un manque d’aérations, une insalubrité notoire et la présence de parasites : les moustiques, qui provoquent un taux de paludisme alarmant, les acariens responsables de la gale, mais aussi diverses pathologies liées aux bactéries charriées par les eaux usées qui s’évacuent mal depuis qu’en 2004, les conduits ont été bouchés après l’évasion rocambolesque de détenus par les égouts.

Rencontré par Mediapart, Coulibaly Boubacar, le directeur de l’administration pénitentiaire (DAP), jure pourtant que rien de tout ça n’est vrai : « Nous avons encore des problèmes d’insalubrité mais on ne dépasse pas 20, 25 personnes dans les petites cellules et 40 dans les très grandes. Plus de 40, impossible ! Vous voulez les tuer ?! plaisante-t-il. Il y a de grandes aérations, des fenêtres traversantes, c’est agréable », ose-t-il même avant de poursuivre : « Il n’y a pas la gale dans nos prisons hormis une crise, survenue il y a deux ans, que nous avons jugulée très rapidement. Quant aux problèmes de propreté, les détenus refusent de laver leur cellule bien que nous leur fournissions tous les produits ménagers ! »

Le consortium d’ONG ObsLib, qui surveille les conditions de vie dans les prisons ivoiriennes, est pourtant catégorique : « Rien n’est donné aux prisonniers, ou le strict minimum », un bout de savon de 250 grammes par mois pour se laver, faire la vaisselle et la lessive et un gobelet de riz une à deux fois par jour.

L’alimentation est en effet l’autre grande inquiétude des personnels carcéraux, des médecins et des observateurs. « La promiscuité, les eaux usées, tout ça affecte la santé des détenus. Il y a eu une amélioration mais nous avons encore des manquements graves », confie un infirmier officiant à l’intérieur de la MACA, qui a souhaité gardé l’anonymat. L’homme évoque la gale « avec laquelle il faut vivre », les maladies respiratoires, la tuberculose… « En ce moment, nous avons derrière cette porte une dizaine de malades sous surveillance qui sont contagieux et nous en avons aussi de nombreux en cellule. »

Selon un rapport publié en 2017 par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), près de 10 % des détenus de la MACA sont atteints de tuberculose. « Mais le plus inquiétant, en réalité, c’est que nous produisons des malnutris. La plupart des détenus ici ne mangent que du riz. Ils développent des vitaminoses aiguës et le béribéri. »

Le béribéri est une maladie causée par une carence en vitamine B1 que l’on observe chez les sujets en situation de malnutrition sévère. Elle provoque généralement une insuffisance cardiaque et des troubles neurologiques. « L’une des conséquences de cette pathologie, c’est que le cœur se gorge comme une éponge, la personne décède dans un délai de 48 heures pour les cas les plus sérieux », explique l’infirmier.

« On meurt encore littéralement de faim dans les prisons de Côte d’Ivoire », assène Frédéric Le Marcis, professeur en anthropologie sociale à l’ENS de Lyon, qui a mené des enquêtes dans les prisons ivoiriennes entre 2015 et 2016 dans le cadre du projet de recherche Ecoppaf.

«Bien souvent, les plus faibles n’arrivent pas à obtenir leur ration»
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), connu pour ses actions dans les lieux de détention à travers le monde, refuse de révéler des informations sur les conditions observées au sein des prisons ivoiriennes, mais selon son dernier rapport de 2018, il a pris en charge « 1 800 détenus dans cinq lieux de détention atteints de malnutrition aiguë sévère ». Rien qu’à la MACA, plus de 500 détenus malnutris – dont neuf au pronostic vital engagé – ont pu bénéficier de rations additionnelles. Trente tonnes de denrées alimentaires ont aussi été allouées par le CICR dans le cadre d’une assistance d’urgence.

Mais rares sont les institutions et les associations à mobiliser des moyens sur l’alimentation ou les petites maladies pourtant contagieuses qui sévissent derrière les murs des centres de détention. Est plutôt favorisée la lutte contre la propagation du VIH ou de la tuberculose, avec des effets pervers.

« Les détenus sous antirétroviraux bénéficient d’accès permanents à l’infirmerie et d’une ration alimentaire supplémentaire. Paradoxalement, la maladie chronique devient alors promesse d’opportunités », note une étude publiée dans le no 155 de la revue Politique africaine.

« Le paradoxe, c’est que les programmes internationaux qui font de la prise en charge sanitaire en prison, en raison de la caractéristique transmissible et de la menace que représentent certaines maladies au niveau mondial, associent la prise en charge médicale à un soutien nutritionnel, si bien que ceux qui vont mourir en prison sont en général ceux qui y sont entrés en bonne santé », explique Frédéric Le Marcis.

Pour l’année fiscale 2017, un arrêté ministériel fixait à 13,5 milliards de francs CFA (un peu plus de 20 millions d’euros) le budget national alloué à l’alimentation et l’hygiène en prison. Selon plusieurs informations concordantes collectées par Mediapart, moins de 4 milliards (6,2 millions d’euros) auraient été effectivement débloqués. Soit environ 280 euros annuels par détenu (en France, ce coût est estimé à 37 000 euros par an par détenu).

« Il est de notoriété publique que les fonds ne sont jamais utilisés dans leur intégralité et la nourriture achetée sur le budget n’arrive pas forcément jusqu’aux détenus, note Frédéric Le Marcis. II faut le voir, à l’heure du repas, on amène une grosse bassine et c’est la foire d’empoigne. Bien souvent, les plus faibles n’arrivent pas à obtenir leur ration, même pour le riz, s’il y a de la sauce, les morceaux de poisson sont écrasés pour éviter que les gens ne se battent pour les récupérer. » Il y a quelques semaines, une bagarre a d’ailleurs eu des conséquences dramatiques à la MACA : l’un des détenus impliqués, dans un état de santé préoccupant, est mort sous les coups de ses codétenus. Ils se disputaient un godet de riz.

Un événement tragique balayé par Coulibaly Boubacar : « C’était une bagarre d’incivilité ! C’était à l’heure du repas, oui, mais ça n’avait rien à voir avec la nourriture, assure-t-il. Aucun détenu n’est mort de malnutrition dans nos prisons. Depuis que je suis là et même avant moi. On leur donne tout à manger, ils ont une alimentation variée avec tous les éléments nécessaires : les protéines, les lipides, ils mangent aussi bien qu’un Ivoirien moyen. » Quand on lui demande de quoi sont composés les repas, il esquive à plusieurs reprises puis glisse : « La nourriture peut s’avérer insuffisante, je le confesse. En quantité, mais les éléments nutritionnels sont là. »

Outre la nourriture, les médicaments censés soutenir les patients souffrant de malnutrition n’arrivent pas non plus : « Nous sommes en rupture d’un certain nombre de choses, reconnaît-on à l’infirmerie de la MACA, les diurétiques pour contrer le béribéri, on n’en a pas assez. Et ça fait des semaines, peut-être des mois, que nous n’avons plus d’amoxicilline [antibiotique de la classe des pénicillines – ndlr]. »

Dans ce contexte de manque, la nourriture est utilisée comme monnaie d’échange par les plus « favorisés » pour acheter des avantages dans l’espoir d’améliorer sensiblement les conditions de vie. Les moins chanceux deviennent « corvéables » ou « valets ». Parmi les services qui peuvent être payés ou rendus : nettoyer les seaux qui font office de toilettes dans les cellules où la densité de population ne permet pas toujours d’y avoir accès, apporter de l’eau, se charger de la distribution des repas, faire la lessive, inscrire des noms sur la liste de passage à l’infirmerie… Mais cela peut aussi concerner la sécurité d’un détenu jugé important ou des faveurs sexuelles, inévitables entre ces murs pour un détenu sans le sou ou en recherche de protection.

Comme de nombreux États sur le continent, les autorités ivoiriennes sont aussi gênées aux entournures face à l’« illégitimité » sociale des prisonniers : « Elles considèrent qu’elles ne peuvent pas vendre à leur opinion publique l’idée de mieux prendre en charge des détenus dont tout le monde pense qu’ils sont là pour de bonnes raisons, alors même qu’elles ne sont pas en mesure d’améliorer les conditions de vie du reste de la population », explique Frédéric Le Marcis. En Côte d’Ivoire, 46,3 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Pour les personnes en contact avec le milieu carcéral, les conditions de vie dans les prisons ivoiriennes ne pourront pas être améliorées si – outre le décaissement d’un budget significatif – la surpopulation ne devient pas une priorité. La Côte d’Ivoire dispose, dans l’article 66 de sa Constitution, d’une prérogative permettant la grâce présidentielle. Alors qu’au Niger, 1 540 prisonniers ont été graciés, qu’en Éthiopie, ils sont 4 000 et que la presse nigériane rapporte aussi la possible libération prochaine de 70 % des prisonniers du pays, cette mesure permet de désengorger les centres de détention. Prononcée deux fois par an en temps normal en Côte d’Ivoire, elle est pourtant jugée insuffisante. « Il y a peu, une grâce a permis de libérer 60 détenus à la MACA, raconte un employé* de la prison. Le lendemain, on en a vu arriver 63 d’un coup. Avec mes collègues, ça nous a fait rire, on s’est dit que tout ça ne servait vraiment à rien. »

Ce qui explique en partie cette surpopulation, ce n’est ni un taux de criminalité élevé, ni un outil carcéral particulièrement répressif comparé au reste du monde – son indice d’incarcération étant estimé à 82 pour 100 000 –, mais davantage l’usage démesuré de la détention préventive.

Selon le World Prison Brief, en 2017, plus de 40 % des personnes sous les verrous étaient en attente de procès. Aujourd’hui, l’ObsLib estime que ces chiffres sont en légère amélioration, à 35 %. Grâce à son travail, deux circulaires visant à les réduire encore ont été prises depuis 2014 par le ministère de la justice. En 2019, un nouveau code de procédure pénale a aussi été promulgué mais la détention préventive entre six et huit mois pour les prévenus majeurs continue d’être autorisée. « Le taux reste trop élevé, notamment parce qu’il n’y a pas assez de magistrats », explique un membre du consortium.

Fin 2017, pour une population de plus de 23 millions d’habitants, les différentes juridictions du pays comptaient seulement 473 magistrats, soit une moyenne d’un pour 49 000 habitants contre un pour 10 000 recommandé par les normes internationales.

La réticence des autorités ivoiriennes à mettre en place des peines alternatives pour les petits délits aggrave aussi la situation. Cette possibilité se heurte à la crainte de ne plus pouvoir surveiller une population à majorité masculine, souvent jeune et désœuvrée, avec un parcours de délinquance, suspectée de vouloir émigrer illégalement ou de rejoindre des groupes extrémistes violents dans une région où les troubles terroristes s’accentuent.

La question des détenus politiques reste également un problème persistant mais tabou. Après la crise de 2010-2011, jusqu’à 500 partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo ont été embastillés à la MACA. Ces dernières semaines, « on voit arriver les soroïstes en masse », indique Souleymane*. « Quarante-quatre de nos partisans ont été arrêtés et seize restent toujours portés disparus », confirme un cadre de Générations et peuples solidaires (GPS), le mouvement fondé par Guillaume Soro, candidat en exil à l’élection présidentielle.

Source: Mediapart.fr

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