L’actualité ivoirienne est dominée par l’adresse du président Alassane Ouattara face aux deux chambres du parlement ivoirien réunies à Yamoussoukro la semaine dernière. Lors de cette rencontre, la première du genre pour notre pays, l’homme fort d’Abidjan a mis fin au suspense autours de sa candidature pour un éventuel troisième mandat. « J’ai décidé de ne pas me présenter aux prochaines élections présidentielles », a déclaré Alassane Ouattara le jeudi dernier dans la capitale politique ivoirienne. Une annonce qui a surpris plus d’un au sein de la famille du rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (rhdp), le parti au pouvoir.
Le député de Bangolo sous-préfecture, l’honorable Simon Doho s’est prononcé à froid sur le fond et la forme de ce discours dit « historique » du président Ouattara. L’homme a tenu à féliciter le chef de l’état pour dit-il son sens de la responsabilité. » Il faut le féliciter. Il aurait pu ne pas renoncer et rentrer dans un bras de fer avec le peuple qui va engendrer des troubles tel que nous le voyons dans certains pays africains. Nous avons plusieurs cas sur le continent. Il a pris des engagements donc pour des questions de cohérence il a décidé de ne pas être candidat. En cela il est féliciter pour le sens de la responsabilité. Il s’est dit certainement, je ne veut pas aller au casse-pipe au risque de gâter tout ce que j’ai construit », a déclaré Simon Doho que nous joint au téléphone.
Le député du Grand Zibiao a néanmoins tenu toit de même à marquer son étonnements et son regret quant au projet de révision de la constitution initié par le chef de l’état. « Pourquoi ne pousse t-il pas ce sens de la responsabilité plus loin? pourquoi veut il réviser la constitution ? »s’est il interrogé avant de réagir sur l’éventuel report des élections présidentielles. Simon Doho estime que cela ne serait pas étonnant vue le chef de l’état a été « induit en erreur » par ses hommes. « Il dit qu’il se pourrait que les élections prennent du retard. Oui je suis d’accord avec lui. Ça va prendre du retard parce que ses hommes l’ont embarqué dans de faux trucs qui aujourd’hui font qu’ont a pris du retard. On sera donc obligé de reporter les élections », a ajouté le parlementaire qui a invité le président de la République autours d’une table de discussions avec les différents partis politiques ivoiriens.
Pour Simon Doho, le président Ouattara après avoir renoncé à se présenter aux élections du 31 octobre prochain, doit prendre une place d’arbitre impartial dans le processus électoral tout en donnant ses propositions. « Dans ce cas, il doit faire assoir toutes les parties en présences, tomber d’accord sur un accord politique qui doit prévoir le prolongement du mandat des parlementaires le temps de l’organisation des élections. En ce moment le président de la République prend une ordonnance qui traduit les point d’accord de la négociation de toutes les parties en vue d’organiser des élections appaisées », a souhaité le député de Bangolo sous-préfecture.
L’homme a tenu interpellé le chef de l’état ivoirien quant au projet de modification « unilatérale » de la constitution ivoirienne.
« Tu n’as pas besoin de modifier la constitution. Concernant le projet de loi portant organisation des élections, tu fais le forcing. Tu décides de qui rentre, de qui ne rentre pas. Ce n’est pas normal. Tu es incohérent par rapport à ta volonté politique, celle faire en sorte qu’il y ait les premières élections démocratiques en côte d’Ivoire. En disant que tu veux organiser les premières élections démocratiques cela veut dire que tu as tiré les leçons de 2010″, a t-il déploré avant de conclure en ces termes : »je te félicite pour ton retrait de la course au troisième mandat. Tu n’a pas écouté ceux qui voulaient t’induire en erreur. Je te félicite aussi parce que tu dis vouloir organiser des élections appaisées et démocratiques. Mais je te dis non de ne pas toucher à la constitution. Je ne peux pas te féliciter parceque tu mets tout ton engagement par terre. Il faut arrêter tout ce qui est en cours dans lesquels tes mêmes hommes t’ont poussé pour tripatouiller les élections, la commission électorale indépendante (cei), les cartes nationales d’identité (CNI). Érige toi en un arbitre de la démocratie et allons jusqu’au bout du sens de la responsabilité que tu as commencé ».
Francioly TIMBO