Ouattara Gnonzié, président du Rassemblement pour le Progrès, la Paix et le Partage (RPP) était, ce dimanche 29 avril 2018, l’invité de l’espace de libre pensée dénommé Sénat 47, sis à Yopougon Sicogi.
Peignant un triste tableau de la situation sociopolitique ivoirienne, Ouattara Gnonzié, président du RPP, a dénoncé l’érection de la réconciliation nationale en fonds de commerce par certains acteurs politiques. « Les gens tournent dans le pays pour dire reconcilions-nous. La reconciliation, ce ne sont pas des discours… C’est une reconciliation du bout des lèvres et non du cœur…Vous vendez du vent aux Ivoiriens. », a-t-il indiqué. A l’en croire, une vraie reconciliation requiert l’inclusion de tous les protagonistes de la crise postélectorale de 2010-2011 y compris l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, son épouse Simone, Charles Blé Goudé, l’ex-ministre de la jeunesse ainsi que les militaires.
Par ailleurs, Ouattara Gnonzié se montre favorable à une amnistie générale. « Quel magistrat peut convoquer des militaires devenus ministres sachant qu’ici (en Côte d’Ivoire Ndlr), l’exécutif commande le judiciaire et le législatif. S’il y a certains qu’on ne peut pas juger, qu’on libère alors tout le monde. », a-t-il reclamé.
L’orateur n’a pas manqué de dénoncer l’illégalité de la Commission électorale indépendante (CEI), organe en charge des élections ainsi que la corruption et le chômage en porte-à-faux avec la croissance à deux chiffres clamée par le régime Ouattara. Pour lui, ces différents facteurs alourdissent le climat sociopolitique en Côte d’Ivoire. « Si d’ici 2020, la CEI ne repond pas aux normes internationales, nous risquons de vivre une situation pire que celle de 2010. », a-t-il prévenu.
Cyrille NAHIN