Les pays les plus industrialisés sont les plus pollueurs et exportent leurs déchets bien que ce soit interdit. Des conteneurs entiers arrivent au Nigeria notamment.
Debout au milieu d’un tapis de métal, des Nigérians arrachent inlassablement les derniers morceaux de cuivre d’anciennes télévisions. Ils sont des centaines à vivre et à travailler en banlieue de Lagos dans un immense dédale de débris électroniques. Ils tentent d’en extraire les dernières bribes de valeur, du plastique jusqu’aux moindres éclats de métal tombés au sol. À leur disposition, des déchets trop chers à recycler qui proviennent du monde entier, et même à 77% de l’UE.
Pollution des sols
Dans un marché de Lagos, les conteneurs arrivent directement du port, chargés officiellement de matériels d’occasion étrangers. Les commerçants viennent s’approvisionner au meilleur prix. Les appareils sont achetés en gros sans être testés. Sous couvert de matériels d’occasion, ce sont en réalité 17 000 tonnes de déchets illégaux qui sont acheminées chaque année au Nigeria. Le matériel cassé est revendu au poids aux éboueurs. Les câbles en plastique sont brûlés pour en extraire le cuivre. Ces procédés artisanaux sont dangereux, car ils relâchent les nombreuses substances toxiques contenues dans nos appareils électroniques : plomb, cuivre, mercure. Cette zone est la plus contaminée en métaux lourds de tout Lagos. Pour éviter une catastrophe environnementale, l’UE a interdit l’exportation de ces déchets électroniques vers les pays qui n’ont pas les capacités de les traiter. Une interdiction loin d’être respectée.