Des badauds venus d’horizons divers ont pertubé les obsèques de l’artiste Dezy Champion ce vendredi 4 mai 2018 à Abidjan, Yopougon, place Ficgayo.
CA-CO-PHO-NIE. Les faits se déroulent entre 21 h et minuit. L’orchestre de l’Armée royale (église dont Dezy Champion était pasteur) est à sa seconde prestation lorsque des badauds pertubent tout. Il s’en suit de vives altercations avec les policiers assurant la sécurité. Très vite, les agents des forces de l’ordre sont réduits en infériorité numérique face à cette marée humaine, venue de divers horizons, aussi bien des quartiers voisins (Wassakara, Sicogi etc.) que d’autres communes d’Abidjan telles qu’Abobo.
Les voyous tiennent tête aux forces de l’ordre. Arguant ne pas voir le podium, ils détruisent les baches sous les yeux des policiers impuissants. « Il y a trop de monde. On ne peut pas réagir sinon on risque de faire beaucoup de blessés. », confie un policier. Les artistes et certains spectateurs éffarés trouvent refuge sur le podium. Joint par une consoeur, l’artiste Joss Kézo dit être rentré en raison de cette insécurité totale. Angelo Kabila, l’ex-manager du groupe Magic System, rencontré sur les lieux, reconnait faire face à des difficultés. En réalité, organisateurs et policiers se rejettent la responsabilité en ce qui concerne le dispositif sécuritaire. Les forces de l’ordre déploient des renforts sur les lieux.
En dépit de cette tension inténable, susceptible d’exploser à tout moment, l’avanche humaine s’accroit. La ruée se poursuit vers la place Ficgayo. Impossible de se frayer un chemin. Siporex, Keneya, Bel Air, Wassakara, les voix donnant accès à la place Ficgayo sont impraticables en raison d’un monstre embouteillage. Les badauds qui se sont appropriés ces obsèques, sont loin d’être découragés. Un dressing code les distingue. Chaussures en caoutchou communement appelé ‘‘Lêkê’’, culotte, tee-shirt, le tout avec une tronche effroyable. C’est la foire aux pick pocket. Plusieurs cas de vols sont enrégistrés lorsque nous quittions les lieux vers minuit. Nous y reviendrons pour un bilan de source sécuritaire.
Cyrille NAHIN