Le PDCI-RDA vit de réels moments de turbulence depuis sa décision de se retirer du RHDP. Pour la troisième fois en moins de 4 mois, il vient de réunir son bureau politique pour essayer de contrer l’ouragan que lui souffle son principal allié d’hier, le RDR d’Alassane Ouattara. Élargie cette fois au conseil des sages, le bureau politique du lundi 8 octobre 2018, tenu à l’hôtel de la paix de Daoukro a été l’occasion pour Henri Konan Bédié, le président du parti, de taper du point sur la table.
« Depuis un moment, le PDCI-RDA, héritage du Père fondateur de la Côte d’Ivoire, le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY, fait l’objet de complots visant à le déstabiliser et à le faire disparaître » a-t-il situé le cadre de cette rencontre à l’ouverture des travaux. Il a par la suite rappelé les soucis que connaît son parti avec la justice depuis le bureau politique du 17 juins 2018.
Pour lui, les saboteurs de son parti « veulent faire croire que le Bureau Politique ne serait pas compétent pour prolonger le mandat du Président du parti et décider du retrait du PDCI-RDA du RHDP » . « Ce qui est inexact, le Bureau politique étant l’organe de décision entre deux congrès, selon l’article 54 de nos statuts » a-t-il précisé, soulignant que « les véritables motivations de ces actions en justice se trouvent donc ailleurs. Elles sont les conséquences de notre refus de dissoudre le PDCI-RDA pour le fondre dans un quelconque Parti Unifié ». Non sans rappeler que « au cours de l’Assemblée Générale Constitutive du 16 juillet 2018, le président d’honneur du RDR, fraîchement désigné Président de ce parti unifié, a déclaré inacceptable la décision du PDCI-RDA de reporter après l’élection présidentielle de 2020, l’examen de la question de son adhésion au Parti unifié RHDP ».
« Instrumentalisant certains de nos militants aux ordres, le régime en place a orchestré un harcèlement judiciaire du PDCI-RDA pour pouvoir parvenir à ces fins. C‘est pourquoi, je propose la convocation du 6éme Congrès Extraordinaire du Parti pour la stabilité et la clarification au sein du PDCI-RDA » a fait savoir Henri Konan Bédié avant d’ajouter que « convaincu de son bon droit, le PDCI-RDA rassure ses militants et sympathisants qu’il ne tolérera plus jamais l’immixtion d’un quelconque juge aux ordres dans les affaires du PDCI-RDA ».
« Parti fondateur de la Côte d’Ivoire moderne et soucieux d’en garantir le caractère d’Etat de droit, le PDCI-RDA ne saurait accepter de laisser prospérer dans ce pays un Etat de non droit que veut promouvoir ce régime autoritaire. J’appelle nos militants et tous les ivoiriens épris de paix, de justice et de réconciliation vraie à la mobilisation pour faire échec à ces dérives antidémocratiques et liberticides. Le PDCI-RDA refuse de s’enfermer dans ce juridisme abscons que l’on veut lui imposer. Le PDCI-RDA reste debout et fort droit vers son objectif de 2020, avec les résolutions de ses organes dont on pourra prononcer mille fois la suspension et annulation sans faiblir notre détermination » a martelé le président Bédié avant de faire place aux travaux.
De ces travaux du jour, on retiendra que le Bureau Politique « réaffirme la validité de toutes les décisions de sa session du 24 septembre 2018 en raison de leur conformité à nos Statuts et Règlement Intérieur (…) endosse l’initiative du Président du Parti de convoquer le 6ème Congrès Extraordinaire en vue de permettre au Parti de retrouver sa stabilité à travers une clarification qui fortifiera sa marche vers l’objectif de conquête du pouvoir d’Etat en 2020 et en fixe la date au 15 octobre 2018 à Daoukro (…) dénonce les menaces, les violences et attaques qui émaillent la campagne électorale en cours, notamment à Guiglo,Port-Bouëtet, Duekoué (…) invite la Commission électorale indépendante (CEI) et le Gouvernement à prendre leur responsabilité afin de garantir la sécurité des candidats et des électeurs pour des élections libres, transparentes, équitables, crédibles et apaisées (…) appelle les militants et militantes à une union sacrée autour de son Excellence Henri Konan Bédié, Président du Parti et les rassure de la détermination du parti à reconquérir le pouvoir d’Etat en 2020 »
Deux jours avant ce bureau politique, le conseil de discipline du parti qui avait prononcé l’exclusion temporaire du ministre Kobenan Adjoumani et de N’Guessan Jérôme en attendant désormais le 15 octobre prochain pour rendre ces exclusions définitives, s’est réuni à nouveau pour pencher sur le comportement de d’autres cadres du parti. De leurs travaux tenus le 6 octobre, on retiendra l’exclusion de 17 autres personnalités. A savoir, 5 dames (Oulaï Zagne Madeleine, Zadi Ivoire Estelle, Noël Affoué Delphine, Massara Diabaté Touré et Odette Agnero Ehui) et 12 hommes (Bernard Koutoua Ehui, Amedé Kouakou, Danho Paulin, Michel Benoït Koffi, Felix Anoblé, Kagnon Silué Augustin, Yao Noël, Louis Kouakou Abonoua, Behou Ekissi, Ouattara Kouakou, Eugène Kra Kouassi et Konan Saraka Adolphe)
B.B