Journaliste à Fraternité Matin depuis 28 ans, figure du journal, Marcelline Gneproust fait partie des onze salariés concernés par le plan social massif qui frappe le quotidien gouvernemental. Elle dénonce ici un « règlement de comptes ».
La Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (SNPECI), propriété de l’État ivoirien et éditrice du journal Fraternité Matin, a annoncé vendredi 16 novembre un vaste plan social. 123 salariés vont être licenciés du quotidien, en plus des 32 départs volontaires prévus. Au total, 155 employés – sur un effectif de 339 – vont devoir quitter « FratMat ».
Raison invoquée : les difficultés financières du titre de presse créé il y a bientôt 54 ans. Ses pertes cumulées sur la période 2012-2017 s’élèvent à 2,3 milliards de francs CFA (3,6 millions d’euros), portant ainsi les déficits cumulés de l’entreprise à quelque dix milliards de francs CFA à fin 2016. Fin novembre, le gouvernement avait pourtant accepté d’effacer une dette à hauteur de 5,5 milliards de francs CFA et d’injecter 3,6 milliards de francs CFA supplémentaires, en échange de réformes.
Journaliste à Fraternité Matin depuis 28 ans, figure du journal, Marcelline Gneproust fait partie des onze salariés concernés par le plan social massif qui frappe le quotidien gouvernemental. Elle dénonce ici un « règlement de comptes ».
La Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (SNPECI), propriété de l’État ivoirien et éditrice du journal Fraternité Matin, a annoncé vendredi 16 novembre un vaste plan social. 123 salariés vont être licenciés du quotidien, en plus des 32 départs volontaires prévus. Au total, 155 employés – sur un effectif de 339 – vont devoir quitter « FratMat ».
Raison invoquée : les difficultés financières du titre de presse créé il y a bientôt 54 ans. Ses pertes cumulées sur la période 2012-2017 s’élèvent à 2,3 milliards de francs CFA (3,6 millions d’euros), portant ainsi les déficits cumulés de l’entreprise à quelque dix milliards de francs CFA à fin 2016. Fin novembre, le gouvernement avait pourtant accepté d’effacer une dette à hauteur de 5,5 milliards de francs CFA et d’injecter 3,6 milliards de francs CFA supplémentaires, en échange de réformes.
La rédaction a-t-elle sa part de responsabilité dans les mauvais résultats du journal ?
Je ne crois pas. La rédaction a toujours joué son rôle. Les meilleurs journalistes de Côte d’Ivoire sont toujours venus de Fraternité Matin.
Le problème de fond n’est-il pas la ligne éditoriale, jugée trop proche du gouvernement ?
La ligne éditoriale était la même sous l’ancien régime, et cela n’empêchait pas le journal de se vendre. Être proche du gouvernement ne nous a pas interdit d’être professionnels. Le problème, c’est d’abord une question de management. Aujourd’hui, notre rédacteur en chef travaille avec une petite équipe, sans réelle coordination.
ÊTRE PROCHE DU GOUVERNEMENT NE NOUS A PAS INTERDIT D’ÊTRE PROFESSIONNELS. LE PROBLÈME, C’EST D’ABORD UNE QUESTION DE MANAGEMENT
Fraternité
doit demeurer le premier journal de Côte d’Ivoire. Nous appelons les autorités à regarder cette situation. Faire un plan social parce que nous avons des dettes, c’est compréhensible. Mais transformer cela en un règlement de comptes en faisant partir les meilleurs, ce n’est pas acceptable.
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