Les proclamations des résultats des élections locales du samedi 13 octobre 2018 ont viré aux troubles et au drame en Côte d’Ivoire. Des affrontements sanglants opposent manifestants contre forces de l’ordre dans plusieurs localités tandis que le bilan des victimes s’alourdit.
2 morts à Lakota (Sud Ouest), 2 morts à Séguéla (Nord), 1 mort à Abobo (Abidjan) et plusieurs blessés. Le bilan s’alourdit au fur et à mesure que la Commission électorale indépendante (CEI), centrale, retarde la consolidation des résultats déjà connus par les commissions locales.La police a dispersé, dimanche 14 octobre 2018, des manifestants à coup de gaz à bombes lacrymogènes dans plusieurs localités dont Tiébissou, San Pedro, Séguéla, Plateau, Marcory etc. Tous accusent la CEI de tripatrouiller le verdict des urnes au profit des candidats du RHDP unifié de Alassane Ouattara.
Cette institution (CEI) taxée d’être inféodée au régime Ouattara a perdu toute la confiance des acteurs politiques. Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara avait annoncé sa recomposition lors de son adresse à la nation, le 06 août 2018 conformément à l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Alassane Ouattara s’est retracté un mois plus tard, le 05 septembre 2018 indiquant que la reforme de cette institution en charge des élections ne concerne que la présidentielle 2020.
Certains adorateurs de ce régime pointent plutôt du doigt les réseaux sociaux qui distillent les résultats des CEI locales. C’est le cas d’une partisane de Alassane Ouattara, Salimata Porquet, qui préconise la fermeture de l’internet durant les élections.
Cyrille NAHIN