La bande dessinée du journaliste Xavier Harel et du dessinateur Julien Solé, parue aux éditions Glénat, retrace « l’affaire des biens mal-acquis », ou l’acquisition de patrimoines considérables en France par des dirigeants africains.
L’histoire commence en septembre 2011 à Paris quand des voitures de luxe appartenant à Téodorin Obiang Nguema, fils aîné du président de la Guinée équatoriale et vice-président de son pays, sont saisies par la police. Elle se termine en octobre 2017 par sa condamnation en France à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende pour « blanchiment de bien social et recel de détournements de fonds publics ». 150 millions d’euros de biens (hôtels, œuvres d’art, vêtements de luxe) seront également saisis.
Sur près de 100 pages, cette BD-enquête retrace ce feuilleton judiciaire qui impliqua les élites françaises et africaines des pays pétroliers du golfe de Guinée : Guinée équatoriale, Congo-Brazzaville et Gabon. Ce récit est aussi le combat de deux ONG, CCFD-Terre solidaire et Transparency International, de l’association Sherpa et de nombreux militants africains pour dénoncer le cynisme de certains chefs d’Etats africains. Ces derniers s’étant enrichis aux dépens de leurs peuples en détournant une partie des fonds publics avec la complicité de grands groupes financiers internationaux et de gouvernements occidentaux.
L’histoire est d’autant plus passionnante à lire que le narrateur est Jean Merckaert, ancien chargé de mission de CCFD à l’origine des révélations de cette affaire politico-financière.
Dans cet ouvrage, nous (re)découvrons toutes les facettes de la Françafrique, avec les implications de la compagnie pétrolière ELF, les financements occultes des partis politiques, les malversations et détournements d’argent public à la base d’un système postcolonial. Lequel a tissé au fil des décennies des liens financiers occultes entre les gouvernements français et africains.