Vitry, le 30 Juin 2020
MOUVEMENT DE SOLIDARITE
DEMOCRATIQUE (MSD)
37, Rue Vercingétorix
94 400 VITRY SUR SEINE
FRANCE
A SON EXCELLENCE MONSIEUR L’AMBASSADEUR DE France . ACCREDITE AUPRES DE LA REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE
A ABIDJAN
Objet : LETTRE OUVERTE A SON EXCELLENCE MONSIEUR L’AMBASSADEUR
Excellence, Monsieur l’Ambassadeur,
Nous sommes le Mouvement de Solidarité Démocratique (MSD), de la Société Civile Ivoirienne dans la Diaspora.
Par la présente, nous venons vous exposer nos analyses, observations et suggestions, relatives à la situation sociopolitique de Côte d’Ivoire.
En effet, la Côte d’Ivoire aborde un tournant décisif et difficile de son histoire, lequel suscite des inquiétudes sérieuses.
I-PROBLEMENTIQUE SOCIOPOLITIQUE EN CÔTE D’IVOIRE
1 – Succession de feu Président Félix Houphouët Boigny :
La mort de feu Président Félix Houphouët Boigny en 1993, a engendré une guerre de sa succession à la tête de l’Etat Ivoirien. Ses héritiers politiques, notamment :
– Aimé Henri Konan Bédié (dauphin constitutionnel),
– Alassane Dramane Ouattara (ancien premier ministre),
– Le Général Robert Gueï (chef d’Etat-major),
Se livrent alors ladite guerre qui sera par voie de conséquence, la source de tous les maux Socioéconomiques et politiques en Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, l’émergence d’une gauche populaire aux aspirations démocratiques et souverainistes, incarnée par le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo, vient complexifier cette situation déjà tendue et conflictuelle.
La fracture sociale née de cette impasse politique, aboutit malheureusement à une crise politique, sociale et économique dont les conséquences sont la rébellion armée, la gabegie et le tribalisme d’état, la corruption à grande échelle et la paupérisation de la population.
La Communauté Internationale, dont la France, au lieu de soutenir le peuple de Côte d’Ivoire et de l’accompagner à surmonter cette situation, va plutôt plonger le pays d’avantage dans l’austérité, la pauvreté et la misère en décrétant des mesures structurelles et économiques dans les années 80 par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM). A cela il faut ajouter les produits agricoles des paysans Ivoiriens (café, cacao, hévéa et huile de palme…) bradés et sous-payés sur les marchés internationaux par les chocolatiers et industriels occidentaux.
2- Le dévoiement de l’Expérience Démocratique Ivoirienne
Le 7 Aout 1960, la Côte d’Ivoire accède à l’indépendance formelle politique avec le parti unique PDCI-RDA. Le régime dictatorial et paternaliste de Félix Houphouët Boigny, doit sa longévité politique au moyen du culte de la personnalité, de la corruption d’état et du tribalisme géopolitique au sein du PDCI.
C’est à partir des années 90, que le multipartisme est officialisé. Le Front Populaire Ivoirien (FPI), et d’autres partis politiques vont investir le champ politique ivoirien et participer aux élections pluralistes générales.
Ce réveil démocratique, tout en étant salutaire va lui aussi exacerber des rivalités entre les barons de l’ancien régime d’Houphouët et les leaders des nouveaux partis, avec fond de recomposition et d’opportunisme politiques.
Toutefois, plusieurs tentatives de regroupements ou d’alliances de certains partis politiques, vont se produire :
– Front Républicain FPI/RDR)
– Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) PDCI/RDR/UDPCI)
– La Majorité présidentielle (LMP) : FPI+les petits partis de gauche.
Mais ces expériences n’ont fait qu’amplifier les désordres pour aboutir à la guerre des chefs, devenus dans cette lutte pour le pouvoir d’état des ennemis irréductibles et la résultante de leurs querelles est : les coups d’état et les rebellions armées de 1999 à 201O/2011.
II –SOLUTIONS PRECONISEES
1 -Refus des élections présidentielles de 2020
Nous, Mouvement de Solidarité Démocratique (MSD), de la Société Civile dans la Diaspora, refusons l’organisation de l’élection présidentielle d’octobre 2020, dans la situation sociopolitique actuelle de la Côte d’ Ivoire.
En effet, au regard de ce qui précède (chapitre I paragraphes 1 et 2), nous pensons que les partis politiques ont échoué et sont ainsi disqualifiés et ne peuvent apporter aucune solution durable et viable à la situation de la Côte d’Ivoire. Ils veulent seulement revenir au pouvoir d’état, pour encore se servir et se remplir le ventre sans apporter aucune amélioration au peuple et à la majorité silencieuse. Certains veulent revenir pour se venger ou pour rattraper leurs privilèges perdus. Nous demandons donc, à la Communauté Internationale en Générale et à la France en particulier, dont la responsabilité dans la crise ivoirienne n’est pas innocente, à soutenir, à accompagner et à promouvoir la paix en Côte d’Ivoire, EN ACCEPTANT LA SOCIETE CIVILE A JOUER UN RÔLE DE PREMIER PLAN, CAR ELLE EST LA SEULE ALTERNATIVE CREDIBLE
POUR LA PAIX, LA COHESION SOCIALE ET L’UNITE NATIONALE.
2- La Transition
Nous proposons donc à cet effet, UNE TRANSITION DEMOCRATIQUE, CONSENSUELLE, PACIFIQUE ET INCLUSIVE.
Les raisons sont multiples et nous en livrons quelques-unes :
a/ Conditions Organisationnelles et Opérationnelles des Elections.
Nous savons tous que ces conditions d’organisation des élections ne sont pas propices, mais sources des tensions et susceptibles de provoquer une guerre civile aux conséquences imprévisibles :
– Enrôlement et récemment des populations, tardifs et bâclés
– Liste électorale non mise ajour et comportant des doublons et des biais
– Redécoupage des circonscriptions électorales non effectif
– Les documents d’identification (cartes d’électeur, cartes nationales d’identité, cartes consulaire et passeports), ont été délivrés massivement à des non ivoiriens (Maliens, Sénégalais, Guinéens, Burkinabès. …) Ces derniers constituent un bataillon électoral d’environ trois millions (3.000.000) de personnes, toutes acquises à Monsieur Alassane Dramane Ouattara, qui a décrété le vote par la carte d’identité ou carte consulaire uniquement.
Cette manœuvre cache une fraude électorale à grande échelle.
Par contre les ivoiriens nouveaux majeurs sont privés de ces documents, et ne pourrons pas voter en l’état.
– Les prisonniers et les exilés politiques dont, notamment, le président Laurent Gbagbo, le ministre Charles Blé Goudé et l’ex-premier ministre Guillaume Soro sont poursuivis par la justice de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, et ne pourront pas prendre part à une éventuelle élection présidentielle, à trois (3) mois de l’échéance d’octobre 2020, dans les conditions d’équité et de transparence.
b/ La Réconciliation et le Consensus National.
La Transition permettra de favoriser et de réaliser cet objectif, par le rassemblement et l’union de tous les ivoiriens autour d’une même table, pour restaurer par le dialogue, la paix sociale et l’unité du peuple.
c/ L’insécurité permanente et les groupes armés.
Ces groupes armés constituent une menace quotidienne d’insécurité sur tout le territoire. A cela s’ajoute l’insécurité sanitaire due au COVID-19
d/ Pertinence de la Transition :
– Instituer une ASSEMBLEE CONSTITUANTE DU PEUPLE, qui élira un premier ministre de TRANSITION assisté de deux vices premier ministres
pour l’intérieur et la défense, lesquels seront élus en même temps que lui. Ces trois personnalités devront être exclusivement de la société civile sans appartenance à aucun parti politique. La mission du premier ministre de Transition, définie par l’Assemblée Constituante du Peuple au moyen d’un cahier de charges et d’une feuille de route durera trois (3) ans minimum ou quatre (4) ans maximum.
Le premier ministre et ses assistants organiseront les élections présidentielles et générales auxquelles ils ne prendront pas part eux même à la fin de la Transition.
– Revisiter les institutions et reformer les administrations des opérations électorales.
– Mettre ajour la liste électorale et procéder au récemment de la population et l’enrôlement des nouveaux majeurs ainsi que le nouveau découpage des circonscriptions électorales.
– Libérer les prisonniers et exilés politiques
– Délivrer aux ivoiriens les documents d’indentification.
e/ Configuration de l’Assemblée Constituante du Peuple.
Nous pensons que la Constituante doit être à l’image du peuple de Côte d’Ivoire et devra être composé par collèges quantifiés (20 à 30 personnes) de tous les citoyens de la Côte d’Ivoire :
– Paysans : (Agriculteurs, planteurs et cultivateurs)
– Commerçants, Artisans et Patronats
– Représentants des ONG et Associations
– Représentants des syndicats socioprofessionnels
– Représentant des corps constitués et professions libérales
– Représentants des femmes et de la jeunesse
– Représentants des chefferies traditionnelles et villageoises
– Représentants des partis politiques
– Représentants des confessions religieuses et cultuelles
CONCLUSION :
Pour nous, Mouvement de Solidarité Démocratique (MSD), la Transition aura le double avantage :
1/ Assainir la vie publique et restaurer la confiance
2/ Créer les conditions de la paix et l’unité et réhabiliter l’alternance démocratique, politique et institutionnelle.
Nous vous prions d’accepter, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de notre plus haute considération.
Pour le Mouvement de Solidarité Démocratique
(MSD) De la Société Civile dans la Diaspora
Président : Jean BLEZON
1 Copie : Ministère de l’Europe et
Des Affaires Etrangères