L’ONU s’inquiète, depuis la reprise des combats à Tripoli, du sort des migrants et réfugiés « en danger près de zones d’affrontements ».
Près de 40 migrants ont été tués et plus de 70 autres blessés mardi 2 juillet dans une frappe aérienne contre leur centre de détention dans la banlieue de la capitale libyenne, Tripoli, a annoncé à l’Agence France-Presse un porte-parole des services de secours. « Il s’agit d’un bilan préliminaire. Le bilan pourrait s’aggraver », a ajouté le porte-parole, Osama Ali. Selon lui, 120 migrants étaient détenus dans le hangar qui a été atteint de plein fouet par la frappe.
Plusieurs corps gisaient sur le sol du hangar où sont détenus les migrants, tandis que les ambulances se précipitaient sur place, selon la même source. Des responsables du centre ont attribué le raid aux forces du maréchal Khalifa Haftar, faisant état de dizaines de morts.
Sur son compte Twitter, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés s’est dit « extrêmement préoccupé »par des informations sur des frappes aériennes contre le centre de détention de Tadjourah, et « sur la mort de réfugiés et de migrants ».
Pas de revendication
La frappe contre le centre des migrants n’a pas été revendiquée mais des médias pro-Haftar ont fait état mardi soir d’une « série de raids aériens » à Tripoli et Tadjourah.
Les agences de l’Organisation des Nations unies (ONU) et les organisations humanitaires rappellent régulièrement leur opposition à ce que les migrants arrêtés en mer soient ramenés en Libye, en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, et où ils se retrouvent placés « en détention arbitraire » ou à la merci de milices.
Leur situation est devenue plus critique depuis le début de l’offensive militaire, le 4 avril, du maréchal Khalifa Haftar depuis l’Est libyen pour conquérir Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale.
La mission d’appui de l’ONU en Libye a maintes fois exprimé son inquiétude sur le sort d’environ 3 500 migrants et réfugiés « en danger dans des centres de détention situés près de zones d’affrontements ».