Pour la énième fois, Bouaké, la capitale de la région administrative de Gbêke a sombré sous le crépitement des balles des militaires du troisième bataillon d’infanterie militaire de Bouaké, opposés cette fois aux éléments du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) . C’était dans la nuit du mercredi 09 janvier 2018.
Selon les témoignages, c’est aux alentours de 19h que les premiers tirs se sont faits entendre à proximité des locaux du CCDO. Les éléments du 3ème bataillon ayant décidé de passer à un autre niveau pour en découdre définitivement avec les frères d’armes du CCDO, notamment le lieutenant Traoré Amoudé, chef du renseignement et de l’investigation au sein du Centre de coordination des décisions opérationnelles . D’autres sources militaires ont souligné que le lieutenant Amoudé est la cause de tout le désastre que vit la capitale de Gbêkê. Estimant qu’il outrepasse ses missions par des abus de pouvoir. selon des sources judiciaires, il est reproché à ce dernier le statut de militaire est mis en cause d »effectuer des patrouilles, de faire des arrestations arbitraires, de violer les droits de l’homme à Bouaké parce que jouissant de certaines couvertures des hommes politiques.
Cette guéguerre a d’abord occasionné un premier affrontement entre les camps rivaux. Indignés de l’irruption des membres du CCDO au sein du 3ème bataillon la semaine dernière, ces militaires ont décidé de donner la réplique ce mercredi nuit. Ils ont avec des tirs fortement nourris pris d’assaut les bureaux des éléments du CCDO qui très avertis avaient déserté les lieux. Face à aucune résistance, les militaires ont mis sous leur contrôle les locaux de leurs frères d’armes. Le constat dans la matinée du jeudi 11 janvier 2018 était amère. Tous les bureaux saccagés et brûlés, aucun élément du CCDO n’a été aperçu sur les lieux et dans la ville. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistré. Cette situation de trouble a emmené les autorités militaires a dépêché du renfort sur les lieux pour apaiser la situation.
Pour les autorités locales interrogées sur les lieux, ces actes ne sont pas de nature à offrir à Bouaké un climat de paix. « Je demande aux soldats de savoir garder raison. Quelque soit leur revendication, on ne doit passer par des manifestations aussi brutale qui effraient tout le monde, des partenaires politiques, les partenaires économiques et population. Au final, c’est l’isolement de la Côte d’Ivoire, le recul de Bouaké… En tant que maire, nous avons passé ces dernières années à faire la cour aux chefs d’entreprise et des patrons des firmes multinationales pour qu’ils viennent investir à Bouaké, beaucoup m’ont évoqué la récurrence de ces genres de violences comme l’objet principal de leur hésitation. Donc, au nom de l’amour qu’ils ont pour la Côte d’Ivoire et pour Bouaké, je prie nos fils militaires de revenir à la raison, de penser à la population. C’est ça, ma prière. » avait supplié le maire de la commune, Nicolas Djibo.
Depuis, Bouaké a retrouvé son calme, les activités ont repris. Le lieutenant Traoré Amoudé et ses hommes ont jusqu’à ce jour fuit la ville.
Nesta Devinci