Le député Jacques Gabriel Ehouo que Ouattara et son gouvernement refusent de voir comme maire de la commune du Plateau vient d’avoir deux soutiens politiques de taille dans le combat qui l’oppose désormais au procureur de la république, bras séculier du pouvoir dans cette affaire de la Mairie du Plateau. Il s’agit du député Pascal Affi N’Guessan, allé lui dire la solidarité de la branche du FPI qu’il dirige, et surtout du président de l’Assemblée nationale, Soro Kigbafori Guillaume qui s’est rendu peu avant Affi, au domicile familial du député maire à la Riviera.
« Le président de l’Assemblée nationale a décidé de se mettre au-devant de ce combat noble. Il n’est pas celui-là, qui livre ses collaborateurs et ses enfants. C’est pourquoi il a décidé d’assumer. Quand tu fais ce qui est juste, Dieu te protège toujours », c’est en ces mots, selon l’infodrome, que le vice président de l’Assemblée nationale, Oula Privat (porte-parole du jour de son président) a donné les raisons du déplacement de Soro Guillaume chez le député Ehouo Jacques qui était entouré de ses parents et de nombreux chefs traditionnels Atchan.
« Peuple Atchan, c’est pour vous dire que vous n’êtes plus seuls dans ce combat. Vous savez tous qui est Guillaume Soro. Guillaume Soro a mené des combats plus importants que çà. Et il a toujours gagné les combats qu’il mène (…) Le président, Guillaume Soro, depuis un certain temps observe, comme un sage. Guillaume Soro a la sagesse de Salomon. Mais, ce n’est pas parce que l’escargot ne mord pas qu’on le dépose n’importe où » a ajouté au nom de Guillaume Soro, son porte-parole qui a fait la précision suivante : «Le président Guillaume Soro, président de tous les élus à l’Assemblée nationale, est venu apporter son soutien à son collègue Jacques Ehouo et dire à sa famille biologique que le président Guillaume Soro est avec lui. (…) Le président de l’Assemblée nationale est garant de tous les députés à l’Hémicycle, sans distinction de parti politique. Le député, une fois élu, n’est plus député d’un parti. Jacques Ehouo est député de Gagnoa, de Korhogo, il est député de la Nation (…) Guillaume Soro est toujours disponible à n’importe quelle heure pour vous apporter son soutien, pour apporter son soutien à Jacques Ehouo ». Avant de quitter son collègue en difficulté, Guillaume Soro, se confiant à la presse, a appelé l’ensemble des députés de Côte d’Ivoire à la solidarité autour de Jacques Ehouo, prévenant que « ça n’arrive pas qu’aux autres ». Au pouvoir, il a eu un message : « Il n’est pas bon de donner le sentiment d’un harcèlement »
Les parents de Jacques Ehouo qui ont longuement salué par des applaudissements le message de Guillaume Soro se sont dit rassurés de ce nouveau soutien « Nous savons que nous avons désormais une défense. Nous sommes rassurés. Que le Seigneur l’aide dans ce noble combat. Que seule la justice de Dieu s’accomplisse. Le peuple Atchan est rassuré. Nous ne sommes plus seuls dans ce combat. Parce que le peuple Atchan a tout donné. Exagérément » ont-ils dit par le biais de leur porte-parole, faisant remarquer à leur hôte que le peuple Atchan est déterminé à mener ce combat pour faire imposer la vérité des urnes. « même si on doit exterminer tous les Tchagba, nous ne reculeront pas » ont-ils prévenu, non sans avoir remis au président de l’Assemblée nationale, les conclusions de la reunion de crise tenue par la génération ( les Tchaga) dont appartient le député Maire Ehouo qui détient en ce moment le pouvoir chez les Atchans.
Rappel
La détermination du président Alassane Dramane Ouattara de mettre la main sur le quartier d’affaire d’Abidjan est entrée dans sa phase active le 1er août 2018 avec la revocation en conseil des ministres, du maire PDCI-RDA d’alors, Noël Akossi Benjo. Ce dernier alors en mission en France n’en est plus revenu jusqu’à ce jour étant attendu que le gouverneur l’accusait sans aucune procedure judiciaire de détournement de fonds et de blanchiment de capitaux, le menaçant d’emprisonnement.
Alors que Fabrice Sawegnon, le poulain d’Alassane Ouattara, qui sera finalement imposé candidat du RHDP semblait être en roue libre, le PDCI présente Jacques Ehouo comme leur candidat en remplacement d’ Akossi Benjo désormais en exil.
Venu lancer la campagne de leur candidat Sawegnon, le ministre de la défense Hamed Bakayoko avait fait savoir aux populations du Plateau que Jacques Ehouo était un prisonnier en sursis et qu’il finirait en prison quelque soit les résultats du scrutin. Contre toute attente, Jacques Ehouo gagne l’élection municipale du 13 octobre 2018 avec 60,57% des voix . La tentative de braquage des résultats par la commission électorale qui déplace son siège local dans un autre quartier échoue face à la détermination des populations descendues dans les rues. Finalement Jacques Ehouo est déclaré vainqueur par la cour suprême.
Alors qu’il s’attendait à être installé dans ses nouvelles fonctions de maire le 13 décembre matin, un incendie dans la nuit du 12 au 13 décembre ravage quelques services de la mairie. Un fait qui semble avoir été une raison de la non tenue de cette prise de fonction. Le pyromane arrêté par la police est le bras droit de Frabrice Sawegnon. il sera libéré pendant que sur plainte du maire intérimaire, une convocation de la police est transmise au maire élu. Entre temps, le conseil municipal décrit l’action du maire intérimaire d’inacceptable et dénonce toute les irrégularités qui émaillent cette affaire de plainte dont il se désolidarise.
Malgré tout, l’affaire suit son cours et le 10 janvier 2019, répondant à la convocation de la police après plusieurs hésitations, le député Jacques Ehouo est inculpé pour détournement de deniers publics,faux et usage de faux et blanchiment de capitaux. Le lendemain 11 janvier , le bureau de l’Assemblée nationale demande la suspension de ces poursuite mais le procureur leur a répondu qu’il n’est pas de leur ressort de faire cette démarche.
Jacques Ehouo était en 2004 le patron de la société privée choisie par la Mairie du Plateau pour gérer la question des publicités de la commune. Le gouvernement accuse Jacques Ehouo de n’avoir pas reversé avec le maire Akossi Benjo, de 2004 à 2018, plus de 5 milliards des recettes publicitaires dans les caisses de la Mairie. Jacques Ehouo qui ne reconnait pas ces accusations se défend également qu’il a quitté cette société de communication depuis bien longtemps.
Blaise BONSIE