Six mois après son arrivée au pouvoir, Olaf Scholz a entamé dimanche au Sénégal un périple qui doit le conduire ensuite au Niger et en Afrique du Sud. Pour ce premier déplacement en terre africaine, le chancelier allemand va s’attacher à rassurer ses partenaires sur la continuité de la politique d’Angela Merkel, fortement engagée en faveur du continent. Ce sera l’occasion d’aborder les crises régionales, les relations euro-africaines et la coopération bilatérale.
Nouveau pays gazier, le Sénégal, qui assure actuellement la présidence de l’Union africaine, intéresse Berlin qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe. Ses entreprises pourraient investir dans l’exploration et les énergies renouvelables. Le voyage sera aussi l’occasion d’évoquer les dossiers migratoire et sécuritaire avec le président nigérien,Mohamed Bazoum. Le chancelier rendra visite aux troupes allemandes engagées au Niger dans la lutte antiterroriste. En Afrique du sud, premier partenaire commercial sur le continent, les échanges seront au centre des discussions. Le chancelier célébrera le 70e anniversaire de la Chambre allemande de l’industrie et du commerce pour l’Afrique australe. Les deux pays, fortement dépendants du charbon, devraient discuter des voies de coopération sur les énergies alternatives.
En Afrique, l’Allemagne jouit d’une meilleure image que la France. Elle paye moins le prix de son passé colonial. Elle a enfin décidé de revisiter la mémoire de cette présence (Togo, Cameroun, Afrique de l’Est et australe) en reconnaissant, en mai 2021, le massacre des Hereros et des Namas perpétrés dans l’actuelle Namibie. Berlin prodigue surtout l’aide européenne la plus généreuse et ses entreprises sont dynamiques dans la conquête des marchés. En 2017, l’Allemagne a détrôné la France comme premier fournisseur européen du continent, avec des exportations de 25,6 milliards d’euros.
Source : L’Opinion.fr