Le Dr Boga Sako estime que la décision de l’opposition d’aller aux législatives n’est pas respectueuse vis-à-vis des populations qui ont payé le lourd tribu de la désobéissance civile qui a servi d’arme pacifique face au pouvoir militaire d’Abidjan.
Elle a refusé de participer à l’élection présidentielle. Mais l’opposition ivoirienne, contre toute attente, a pris la ferme résolution d’aller aux élections législatives à venir. Et la plate-forme de l’opposition, par la voix d’Armand Ouegnin, s’en est voulu clair le 7 janvier 2021. » Nous allons à ces élections pour prouver au monde entier que le RHDP, s’il ne triche pas, est minoritaire en Côte d’Ivoire ».
Une position que ne partage pas Boga Sako, le président de la Fondation Ivoirienne Pour les Droits de l’Homme et de la vie Politique( FIDHOP) quand même il en prend acte. L’homme de Droits a profité de la conférence de presse qu’il a donnée, dimanche à Paris, pour clarifier sa position quant à ces législatives. Avec courtoisie mais dans un langage ferme, il ne s’est pas embarrassé de fioritures. Pour lui, dès l’instant où ces législatives vont être organisées dans les mêmes conditions et par les mêmes structures étatiques contrôlées par le chef de l’État, Alassane Ouattara, les mêmes triches que redoutent l’opposition seront de mise. » Pourquoi aller à des législations organisées sous un 3ème mandant inconstitutionnel ? Et de surcroît avec quasiment les mêmes conditions d’organisation que l’élection présidentielle chaotique » ? Il va plus loin pour dire que la CEI n’a pas changé, les décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples n’ont pas été prises en compte sur cette CEI, les listes électorales n’ont pas été auditées, il doute que les militants de l’opposition soient bien inscrits sur les listes électorales.
S’agissant du bilan de la lutte contre le 3ème mandat d’Alassane Ouattara jugé inconstitutionnel, il estime que l’opposition a commis des erreurs. Et il ne s’en cache pas. » Il est juste de reconnaître que dans la mise en œuvre de la désobéissance civile et du Conseil national de transition(CTN), l’opposition a souvent commis quelques erreurs stratégiques du fait du manque de communication, d’improvisation, aussi et surtout à cause du manque de sincérité de certains membres de l’opposition ».
Le patron de la FIDHOP et GRADDH-Afrique ( Groupe de Réflexion et d’Actions pour la Démocratie et les Droits de l’Homme en Afrique) estime, en outre, que le retour de l’ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et des autres exilés, la libération des prisonniers politiques, sont des points focaux dans le processus de la réconciliation nationale.
Pour finir, il dira que lui et son organisation ne participeront pas à ces législatives dans les conditions actuelles. Quand bien il respecte la décision de l’opposition d’y aller. Bien que ce soit dans les mêmes conditions qu’elle a refusées lors de la présidentielle.
Tibet K.