Après les prix Nobel de médecine, de physique et de chimie annoncés depuis et avant le Nobel d’économie lundi, le Nobel de la paix 2018 a été officialisé à Oslo ( en Norvège) à 11h du matin, le vendredi 5 octobre 2018. Sont conjointement récompensés le docteur gynécologue congolais Denis Mukwege et l’activiste irakienne des droits de l’homme Nadia Murad (ancienne esclave du groupe Etat Islamique issue de la communauté yézidie) pour leurs efforts en termes de lutte contre la violence sexuelle comme une arme de guerre.
QUI EST DENIS MUKWEGE
Nommé prix Nobel de la paix 2018 pour son combat contre le viol utilisé comme arme de guerre, le docteur et pasteur Denis Mukwege est une figure emblématique en Republique Démocratique du Congo (son pays), en Afrique et même dans le monde entier. En RDC notamment, son hostilité au régime Kabila est de notoriété publique.
Il estime que la mauvaise gouvernance du régime actuel est l’une des causes des violences sexuelles à l’Est en RDC.
Il a échappé à un assassinat et depuis il est protégé par la Monusco (force Onusienne au Congo)
Cette personnalité qui est appelée « l’homme qui répare les femmes », a un palmarès très rempli. Il opère les femmes violées. Une chirurgie réparatrice qui leur rend leur dignité et leur joie de vivre. Cet héros moderne, nommé prix Nobel de la paix, mène son combat à ses risques et périls dans son pays.
Jeunesse et études
Le docteur Denis Mukwege est le fils d’un pasteur pentecôtiste. Il est né le 1er Mars 1955 à Bukavu dans le Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Il a fait ses études secondaires à l’institut Bwindi de Bukavu où il obtient un diplôme en biochimie en 1974. Ensuite, il s’est inscrit en 1976, à la faculté de médecine du Burundi.
Puis, avec son diplôme de médecin obtenu en 1983, il obtient un an plus tard une bourse pour faire une spécialisation en gynécologie à l’université d’Angers en France.
Carrière
Le 24 septembre 2015, Denis Mukwege accède au grade de docteur en sciences médicales à l’université libre de Bruxelles à la suite de la défense de sa thèse de doctorat intitulée «Étiologie, classification et traitement des fistules traumatiques uro-génitales et génito-digestives basses dans l’Est de la RDC». (…)
Engagements
Il fait connaître au monde tous les traitements dont les femmes sont victimes en RDC où le viol collectif est utilisé comme arme de guerre. Ensuite, il s’est spécialisé dans la prise en charge des femmes victimes de viols collectifs. A ce jour, il a opéré plus de 40 000 femmes victimes de viol.
A cause de cet engagement, sa vie est sans cesse en danger. En effet, il a plusieurs fois été victime d’attaque. C’est ainsi qu’il y a quelques fois lorsque sa protection par l’ONU a été levée, des pétitions ont été signées pour la rétablir.
Distinctions
Pour son engagement à aider les autres autour de lui, le docteur Mukwege a reçu comme distinctions :
– un doctorat honoris causa de l’université d’Umeå (Suède) en octobre 2010;
– la médaille Wallenberg de l’université du Michigan;
– le prix Olof Palme en 2008;
– le prix des droits de l’homme des Nations-Unies en 2008;
– en 2009, le prix français des droits de l’homme et a été fait chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur;
– le prix Van Goedart aux Pays-Bas en 2010;
– le prix Jean-Rey, le prix Roi-Baudoin et le prix de paix de la ville d’Ypres en 2011 en Belgique;
– le German media prize en 2011;
– le grand prix de la fondation Chirac pour la prévention des conflits en 2013;
– le prix Nobel alternatif (prix Right Livelihood) en 2013.
– Le 18 janvier 2016, il reçoit au Parlement européen de Bruxelles le prix de « Héros pour l’Afrique », accompagné d’un chèque de 100 000 euros, décerné par la Fondation pour l’égalité des chances en Afrique;
– Le 24 mars 2016, il reçoit le Prix Renfield de Pennsylvania University à Philadelphie, accompagné d’un chèque de 100 000 dollars américain;
– en 2014, il reçoit le prix Sakharov à 59 ans;
– En 2016, il apparaît dans le Time 100 en 2016 comme étant l’une des 100 personnes les plus influentes dans le monde.
Il est aussi pasteur chrétien évangélique de courant pentecôtiste dans une église de Bukavu.
NADIA MURAD, LA CO-LAUREATE 2018
La deuxième lauréate, « Nadia Murad (…) a fait preuve d’un courage rare en racontant ses propres souffrances et en s’exprimant au nom des autres victimes », dit le comité Nobel de cette jeune femme yézidie (communauté religieuse kurde) de 25 ans que les djihadistes de Daech ont tenu en esclavage sexuel pendant plusieurs mois en 2014.
LES AUTRES PRIX 2018
Le prix Nobel de médecine 2018 a été remis le 1er octobre au duo d’immunologistes James P.Allison et Tasuku Honjo. Le premier est américain, le second, japonais. Ils sont primés pour avoir « montré comment différentes stratégies d’inhibition des freins du système immunitaire pouvaient être utilisées dans le traitement du cancer ».
Le prix Nobel de physique 2018 a été décerné le 2 octobre par l’Académie royale des sciences de Suède à un trio formé de l’Américain Arthur Ashkin, du Français Gérard Mourou et de la Canadienne Donna Strickland pour leurs travaux sur la physique des lasers.
Le prix Nobel de chimie 2018 a été décerné le 3 octobre par l’Académie royale des sciences de Suède à trois scientifiques Frances H.Arnold (USA), George P.Smith (USA) et Sir Gregory P.Winter (UK) pour la mise au point de méthodes s’inspirant de l’évolution et de la sélection naturelle et permettant la production de protéines « à la carte » pour des médicaments mais aussi à des fins industrielles.
La Rédaction d’EventNewsTV avec L’internaute et Happy in africa
LES PERSONNALITÉS AFRICAINES, LAURÉATES DU PRIX NOBEL
1951 : le Sud-Africain Max Theiller, prix Nobel de médecine, pour avoir découvert le vaccin contre la fièvre jaune.
1960 : le Sud-Africain Albert John Luthuli, prix Nobel de la paix. Ce chef zoulou était à la tête du Congrès national africain (ANC, frappé d’interdiction à l’époque).
1978 : le président égyptien Anouar El-Sadate, prix Nobel de la paix.
1984 : l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la paix. Une reconnaissance de son rôle dans la lutte anti-apartheid.
1986 : l’écrivain nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature. Une première pour un auteur africain.
1988 : l’écrivain égyptien Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature.
1991 : la romancière sud-africaine Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature.
1993 : les Sud-Africains Nelson Mandela et Frederik De Kler, prix Nobel de la paix. Une façon de récompenser leur engagement pour une « nouvelle Afrique du Sud démocratique ».
1999 : l’américano-Égyptien Ahmed Zewail, prix Nobel de chimie. Récompensé pour « ses études des états de transition d’une réaction chimique à l’aide de la spectroscopie femtoseconde ».
2001 : le Ghanéen Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, prix Nobel de la paix. La récompense est attribuée conjointement à l’institution qu’il représentait.
2003 : l’écrivain sud-africain John Maxwell Coetzee, prix Nobel de littérature.
Source : Jeune Afrique
HISTOIRE DES PRIX NOBEL
Née en 1896, cette prestigieuse distinction se divisait dès le début en cinq catégories – la paix, la littérature, la physique, la chimie et la médecine – auxquelles est venue s’ajouter plus tard une sixième (l’économie). Le père du Prix Nobel a voulu laisser l’image d’un homme bon après sa mort. Dans ses dernières volontés, via son testament du 27 novembre 1895, qui tenait sur une page , le chimiste suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite et vu par certains comme « un marchand de mort », a donc fait un vœu de taille : le produit de la succession sera distribué à ceux qui, au cours de l’année écoulée, auront rendu « les plus grands services à l’humanité ».
A sa mort en 1896, Alfred Nobel est l’un des hommes les plus riches du monde. 32 millions de couronnes suédoises (plus de 3 millions d’euros) sont ainsi mis au service d’une nouvelle fondation. Cette dernière est chargée de verser chaque année les revenus accumulés via le capital du millionnaire aux détenteurs des cinq prix Nobel, créés par la même occasion. Réservé à certains des meilleurs scientifiques, écrivains et artisans de paix du monde entier, le Prix Nobel a depuis acquis une renommée internationale. Il est même aujourd’hui considéré comme le Prix le plus prestigieux de tous.
Les cinq tout premiers prix de la fondation Nobel ont été décernés le 10 décembre 1901, par le roi de Suède ainsi que le Parlement de Norvège, quand les deux pays partageaient encore la même couronne (depuis 1815). A leur séparation, en 1905, une répartition des prix s’est faite : un prix Nobel de la paix dorénavant remis par la Norvège et des prix Nobel de littérature, physique, chimie et médecine remis par la Suède. Quant au prix Nobel d’économie, il a été créé en 1968 par la banque de Suède. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’un prix « Nobel » car Alfred Nobel ne l’a pas couché dans son testament, il est couramment qualifié de « Nobel d’Economie ».
Dans la foulée de cette intégration, la Fondation Nobel a décidé de geler la liste des prix pour qu’aucune nouvelle discipline ne soit créée. Il n’y aura donc a priori jamais de Nobel de mathématiques. A ce sujet, la légende veut que le père du Nobel ait voulu se venger d’un rival en amour, un mathématicien du nom de Gosta Mittag-Leffler qui aurait séduit sa maîtresse, en ne créant pas de Nobel de maths. Mais selon deux auteurs suédois publiés dans la revue Mathematical Intelligencer, Lars Garding et Lars Hömander, cette version est contestable. D’après eux, deux raisons coexistent pour expliquer l’absence de cette discipline clé dans le panel du Nobel : A l’époque de la création du Prix Nobel, il existait déjà un prix scandinave de mathématiques ; et Alfred Nobel « n’aimait pas trop » cette discipline, qui heurtait sa nature pratique.
Entre 1901 et 2015, pas moins de 900 prix Nobel ont été attribués, dont 49 à des femmes. La France fait partie des nations les plus récompensées. Tous pays compris, le plus vieux lauréat de l’histoire du prix, Leonid Hurwicz, primé pour son travail en Economie, avait 90 ans le jour de l’annonce. Quant au plus jeune, il, ou plutôt elle, avait 17 ans ! Il s’agit de Malala Yousafzai, militante pakistanaise pour les droits des femmes récompensée en 2014 du prix Nobel de la paix.
Le ou les nom(s) des lauréats des prix Nobel sont connus chaque année dans la première quinzaine d’octobre, annoncés à Stockholm et Oslo ainsi que sur le site internet de la fondation, nobelprize.org. La « date du Prix Nobel » correspond à la communication des identités des lauréats pour chaque discipline et se fait en réalité sur plusieurs jours selon qu’il s’agisse de la physique, de la médecine, de l’économie, de la chimie, de la littérature ou de la paix. Les heures sont chaque année données par le site officiel nobelprize.org en heure locale suédoise, identique à l’heure locale française. Quant à la remise des prix Nobels, elle a lieu mi-décembre.
Source : linternaute.com