En contradiction avec le principe de la séparation des pouvoirs, le cumul des fonctions constitue un frein au développement et met en exergue l’image méssianique du super homme, surintéllingent aux confins d’un dieu shiva.
Super Jeannot, symbole du cumul des fonctions
Ce n’est un secret pour personne. L’exercice de plusieurs mandats de façon concomitante fausse le jeu de la représentation et pose, par ricochet, la question de l’éfficacité. La tumulteuse marche vers la démocratie requiert le mandat unique et la limitation des mandats. Le symbole du cumul des fonctions sous le second mandat de Ouattara n’est autre que Jeannot Ahoussou Kouadio. L’avocat, ministre d’Etat, président du Conseil régional du Bélier, sénateur de la région du Bélier, député, président de l’Association des cadres et élus PDCI du grand Centre et probable président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio semble posséder le don de l’ubiquité pour faire preuve d’éfficacité dans l’accomplissement de toutes ses missions. L’omnipotent Jeannot Ahoussou Kouadio devra user de son omniprésence en vue de justifier ses salaires. Ses divers fonctions laisse pantois sur son efficacité à les assurer. Député de Didiévi, ‘‘Super’’ Jeannot, par ailleurs ministre d’Etat, se doit de contrôler l’action du gouvernement et d’évaluer les politiques publiques conformément à l’article 93 chapitre 3 du titre IV intitulé du pouvoir législatif (Constitution ivoirienne). Puis le sénateur, présenti pour le fauteuil de président du Sénat a obligation d’être présent le premier jour ouvrable du mois d’avril à la session de l’Assemblée nationale qui prend fin le dernier jour ouvrable du mois de décembre. De même, l’ouverture de la session du Sénat a lieu sept jours ouvrables après celle de l’Assemblée nationale. Chaque chambre fixant le nombre de jours des séances qu’elle peut tenir au cours de la session ordinaire, une concordance des jours de séances des deux chambres n’est pas à exclure. Enfin, point besoin d’être clerc pour savoir que ‘‘Super’’ Jeannot, ministre d’Etat s’alignera derrière les décisions émanant de l’exécutif au détriment de celles du Parlement.
Pendant ce temps
Pendant ce temps, de nouvelles règles sur le cumul des mandats, entrées en vigueur le 31 mars 2017, interdisent aux parlementaires français d’être maire, mais aussi sénateur ou président de région ou de département. En effet, le cumul des fonctions dans le contexte ivoirien, viole d’emblée la Constitution de novembre 2016 dont le préambule proclame la détermination du peuple à œuvrer pour l’avènement d’un Etat de droit. Par ailleurs, cette situation a le mérite de mettre en évidence l’égocentrisme de ces acteurs politiques ivoiriens au palais présidentiel d’Abidjan. Tandis que le taux de chômage en Côte d’Ivoire oscille entre 70 et 90% selon la Banque Africaine de développement (BAD), des sofas du pouvoir d’Abidjan cumulent cinq fonctions.
Cyrille NAHIN